mardi, août 28, 2007

Sarkozy fait fausse route en Palestine


Le discours de polititque étrangère de notre président est tombé. Discours fleuve, dont on peut saluer l'aspect innovant et (plus ou moins) englobant.

Je me contenterai de quelques lignes à propos du passage sur Israël-Palestine. NS a l'honnêté de reconnaître que "tout a été dit, beaucoup a été tenté" sur le sujet. Le voeu pieux de "relancer sans délai une authentique dynamique de paix" est le minimum qu'un président français puisse formuler. Rien de bien original jusque là.

Non, le passage choquant est ailleurs. Alors que, plus loin dans le discours, NS souhaite que le "concert des nations" s'occupe "de la défense et de la promotion des droits de l'Homme et de la démocratie", la politique souhaitée par le Président dans les territoires palestiniens semble être un soutien inconditionnel "à l'Autorité palestinienne, sous l'autorité de son Président", Mahmoud Abbas, Fatah.

C'est oublier que les Palestiniens ne veulent plus de ce Fatah, ou du moins plus de ce Fatah là, représenté par Mahmoud Abbas et son entourage. Cela a été dit et redit, le vote Hamas représentait un vote contestataire, face à un pouvoir Fatah corrompu, usé et coupé du peuple (l'affaire du "ciment de Qoreï" est un exemple du type d'attitude des dirigeants Fatah qui ne passe plus).

En s'evertuant à soutenir le Fatah, en négligeant la société civile qui souffre, prise entre une Autorité Palestinienne en pleine dérive sécuritaire et un Hamas hostile aux activités d'éducation populaire, en inondant les territoires palestiniens d'aide humanitaire inadaptée tout en coupant l'électricité à Gaza, en marginalisant à tout prix le Hamas, la France et l'Union Européenne participent de tout leur poids à la lente descente aux enfers des territoires palestiniens. On pouvait toujours rêver la rupture...

Merci au Rêve andalou pour les emprunts, et à Bastien pour la photo.