samedi, juin 30, 2007

Des blogs intéressants pour juillet

Le blog de Claire, en stage à Ramallah depuis début juin (et jusqu'en octobre) et celui de Bastien, Matthieu, Stéphane, Anne-Lise et Charlène, qui passent leur mois de juillet un peu partout en Israël et dans les territoires.

Tout ça grâce à FFIPP, bien sûr!

mercredi, juin 13, 2007

Congés d'été


reprise des programmes en septembre, s'il y a des choses à dire, et si vous avez pas perdu l'adresse du blog. Bonnes vacances!

(je vais cependant recommencer à mettre des photos sur FlickR (à droite), vous pouvez aller voir si le coeur vous en dit: Californie, Palestine, Colo, Morvan....)

dimanche, juin 10, 2007

Sarko bourré?

Au G8, Sarkozy s'est distingué par son dynamisme et sa clarté!

Voir la vidéo.

samedi, juin 09, 2007

Les voix qui montent en Israël


Je reproduit un texte du blog d'Alain Gresh, très intéressant.

Abandonner le ghetto sioniste

Fils d’un dirigeant historique du Parti national relgieux (PNR) et ancien ministre de l’intérieur, Abraham Burg, un juif religieux, n’est pas n’importe qui, explique le journaliste de Haaretz, Ari Shavit, dans un article intitulé « Leaving the Zionist Ghetto » (Abandonner le ghetto sioniste) publié le 9 juin. Il a été, après 1982, proche de Shimon Peres, et un des grands espoirs du Parti travailliste. Il a été président de l’Agence juive, président du parlement et candidat à la direction du Parti travailliste. Il vient de publier un livre en Israël qui provoque un scandale, « Defeating Hitler » (Vaincre Hitler). Voici quelques extraits de son entretien avec Ari Shavit qui a été outré par les propos de Burg.

Q. Etes-vous toujours sioniste ?

R. « Je suis un être humain, je suis un juif et je suis un Israélien. Le sionisme a été un instrument pour me transporter de l’Etat juif à l’Etat d’Israël (to move me from the Jewish state of being to the Israeli state of being). C’est Ben Gourion qui déclarait que le mouvement sioniste était l’échafaudage pour construire une maison et que, après l’établissement de l’Etat, il devait disparaître. »

Q. Donc vous confirmez que vous n’êtes plus sioniste ?

R. « Lors du premier congrès sioniste, c’est le sionisme de Herzl qui a vaincu le sionisme d’Ahad Ha’am. Je pense que le XXIe siècle devrait être le siècle d’Ahad Ha’am. Nous devons abandonner Herzl et passer à Ahad Ha’am. »

Note de AG sur Ahad Ha’am, de son vrai nom Asher Tzvi Ginsberg (1856-1927). Fondateur de l’organisation des Amants de Sion et l’un des pères de littérature hébraïque, il met en doute l’idée que l’Etat juif est la solution idéale aux problèmes du peuple juif et prône, plutôt, la création en Palestine d’un centre spirituel. Il est aussi l’un des premiers à prendre conscience du "problème arabe". A l’issue de son premier voyage en Palestine, il écrit un article intitulé « Vérité de la terre d’Israël ». Il écrit : « Nous avons pris l’habitude de croire, hors d’Israël, que la terre d’Israël est aujourd’hui presque entièrement désertique, aride et inculte, et que quiconque veut y acheter des terres peut le faire sans entrave. Mais la vérité est tout autre. Dans tout le pays, il est dur de trouver des champs cultivables qui ne soient pas cultives. (...) Nous avons l’habitude de croire, hors d’Israël, que les Arabes sont tous des sauvages du désert, un peuple qui ressemble aux ânes, qu’ils ne voient ni ne comprennent ce qui se fait autour d’eux. Mais c’est là une grande erreur. L’Arabe, comme tous les fils de Sem, a une intelligence aiguë et rusée. (...) S’il advient un jour que la vie de notre peuple (les juifs) dans le pays d’Israël se développe au point de repousser, ne fût-ce qu’un tout petit peu, le peuple du pays, ce dernier n’abandonnera pas sa place facilement. »

Q. Cela signifie-t-il que vous ne trouvez plus la notion d’Etat juif acceptable ?

R. « Cela ne peut plus fonctionner. Définir l’Etat d’Israël comme un Etat juif est le début de la fin. Un Etat juif, c’est explosif, c’est de la dynamite. »

Q. Et un Etat juif démocratique ?

R. « Les gens trouvent cette notion confortable. Elle est belle. Elle est à l’eau de rose. Elle est nostalgique. Elle est rétro. Elle donne un sens de plénitude. Mais "démocratique-juif", c’est de la nitroglycérine. »

(...) Q. Est-ce que nous devons abandonner la Loi du retour ?

R. « Nous devons ouvrir la discussion. La Loi du retour est une loi, elle est une image en miroir de Hitler. Je ne veux pas que Hitler définisse mon identité. »

Interrogé sur le fait qu’il n’est pas seulement un post-sioniste mais aussi un anti-sioniste, il répond :

R. « Ahad Ha’am a reproché à Herzl que tout son sionisme avait sa source dans l’antisémitisme. Il pensait à autre chose, à Israël comme centre spirituel – ce point de vue n’est pas mort et il est temps qu’il revienne. Notre sionisme de confrontation avec le monde est un désastre. »

Q. Mais ce n’est pas seulement la question sioniste. Votre livre est anti-israélien, au sens le plus profond du terme. C’est un livre dont émane une répugnance à l’égard de l’israélité.

R. Quand j’étais un enfant, j’étais un juif. Dans le langage qui prévaut ici, un enfant juif. J’allais dans un heder [école religieuse]. D’anciens étudiants de la yeshiva y enseignaient. La langue, les signes, les odeurs, les goût, les places. Tout. Aujourd’hui, ce n’est pas assez pour moi. Je suis au-delà de l’israélité. Des trois identités qui me constituent – humaine, juive, israélienne – je sens que l’élément israélien me dépossède des deux autres.

(...) Q. Vous dites qu’Israël est un ghetto sioniste, impérialiste, une place brutale qui ne croit qu’en elle-même.

R. « Regardez la guerre du Liban. Les gens sont revenus du champ de bataille. Des choses ont été accomplies, d’autres ont échoué, il y a eu des révélations. Vous pourriez penser que les gens du centre (mainstream) et même de la droite comprendraient que l’armée voulait gagner et qu’elle n’a pas gagné. Que la force n’est pas la solution. Et puis on a Gaza, et quel est le discours sur Gaza ? Nous allons les écraser, nous allons les éradiquer. Rien n’a changé. Rien. Et ce n’est pas seulement nation contre nation. Regardez les relations entre les gens. Ecoutez les conversations personnelles. Le niveau de violences sur les routes, les déclarations des femmes battues. Regardez l’image d’Israël que renvoie le miroir. »

Q. Vous dites que le problème n’est pas seulement l’occupation. A vos yeux, Israël est une sorte d’horrible mutant.

R. « L’occupation n’est qu’une petite partie du problème. Israël est une société effrayante. Pour regarder la source de cette obsession de la force et pour l’éradiquer, vous devez affronter les peurs. Et la méta-peur, la peur primaire, ce sont les six millions de juifs qui sont morts avec l’holocauste. »

(...)

Q. Dans votre livre, nous ne sommes pas seulement des victimes du nazisme. Nous sommes presque des judéo-nazis. Vous êtes prudents. Vous ne dites pas qu’Israël est l’Allemagne nazie, mais vous n’en êtes pas loin. Vous dites qu’Israël est dans le stade de l’Allemagne pré-nazie.

R. « Oui. J’ai commencé mon livre par l’endroit le plus triste. Comme un deuil, mais un deuil d’Israël. Alors que j’écrivais, je pensais à un titre : "Hitler a gagné". Je pensais que tout était perdu. Mais, petit à petit, j’ai découvert que tout n’était pas perdu. Et j’ai découvert mon père comme représentant des juifs allemands, qui était en avance sur son temps. Ces deux thèmes nourrissent mon livre du début à la fin. A la fin, je deviens optimiste et la fin de mon livre est optimiste. »

Q. La fin est peut-être optimiste, mais tout au long du livre vous dressez un signe d’égalité entre Israël et l’Allemagne. Est-ce vraiment justifié ? Y-a-t-il une base suffisante pour cette analogie ?

R. « Ce n’est pas une science exacte, mais je vais vous donner quelques éléments qui s’inscrivent dans cette analogie : une grande sensibilité à l’insulte nationale ; un sentiment que le monde nous rejette ; une incompréhension aux pertes dans les guerres (unexplained losses in wars). Et, comme résultat, la centralité du militarisme dans notre identité. La place des officiers de réserve dans notre société. Le nombre d’Israéliens armés dans la rue. Où est-ce que cette foule de gens armés va ? Les expressions hurlées dans la rue : "les Arabes dehors". »

vendredi, juin 08, 2007

Pas besoin d'aller bien loin


Un texte d'Angéline, qui travaille avec les Roms à Tours. Pour plus d'infos, romeurope.org.

Pas besoin d’aller bien loin…

Yougoslavie, hiver 1995. Ismet, Slobo et les autres quittent le Kosovo, sous les bombes qui les ont détruits et menacent leurs familles…
Tours, hiver 2007. Leurs enfants, Emra Yastreb et les autres, partagent avec moi le même amour de la danse. Une rencontre. 70 personnes, dont la moitié d’enfants vivent là, dans un ghetto de préfabriqués. 12 m² par famille. Un camp provisoirement installé par la mairie (en sursis de mois en mois) à 2km du premier bus, sur une plaine joliment appelée « la Gloriette ».
Autour d’un café, Romano Radio en fond, chacun me raconte son périple. Souada, 20 ans, enceinte, me raconte comment elle a laissé sa famille pour fuir avec celle de son mari. Et puis, il y a aussi Dalibor qui ne peut pas honorer le CDI qu’il a trouvé. Des dérogation de droit au travail existent pour les personnes non régularisées….au bon vouloir du préfet….et puis un couple dont la femme est gravement malade et qui a alors reçu un titre de séjour comme résidente étrangère malade. Elle a donc le droit de travailler… mais pas son mari. Puisqu’il est en pleine forme, il n’a pas eu ce titre de séjour…. Ou encore Isko 18 ans, qui vient de revenir de deux mois de rétention administrative, puisque contrôlé en situation irrégulière….

Mais qu’ont fait ces gens pour être dans cette situation ??? Ils sont Roms et viennent des Balkans. Un peuple qui, là-bas est rejeté, menacé de mort en permanence, aux villages brûlés ou rasés. Un peuple qui, ici non plus n’est pas le bienvenu. On leur reproche de ne pas entretenir la propreté de leur « site d’accueil », de ne pas envoyer leurs enfants à l’école, de faire la fête aussi… Mais protégés par le Haut Commissariat aux Réfugiés, ces familles ne peuvent pas être renvoyées là-bas. « Non-expulsables », comme 60 000 autres personnes en France. On leur propose bien de les aider à rentrer, en leur octroyant une prime dès leur retour dans les Balkans. Une personne de confession juive par exemple, exilée en pays allier, aurait-elle en 1943, acceptée de rentrer en France, malgré une prime ?... Autant d’absurdités et d’impasses qui existent ici, au pays des droits de l’Homme…

Un peuple errant. Autrefois par choix, aujourd’hui par survie. Quel avenir pour ces personnes? Ce qu’ils demandent ? Pas grand-chose, juste un peu de dignité humaine. Le droit de travailler, un endroit où dormir un peu plus décemment et puis pouvoir amener leurs enfants à l’école. Vivre et subvenir aux besoins de leur famille, en somme.

Chacun se rejettent la faute. A quoi bon, ils sont là. Un jour peut-être l’Homme accueillera ses frères dans la dignité. Un jour peut-être. Ne pouvons-nous pas leur préserver un bout d’enfance malgré tout ce qu’ils ont pu subir ? Un espoir serein de grandir ? De vivre, Malgré tout.
En attendant, Antonella regarde pousser ses tomates, Nano et Alex jouent au ballon, Samuel me réclame une histoire, Emra chante, Zana et Dorlanda dansent pour des jours meilleurs …