jeudi, novembre 30, 2006

Bienvenue dans la Nation Québécoise! Mais où êtes vous?


Il y a quelques jours, la Chambre des Communes du Canada a reconnu le Québec comme une nation à part entière. Cette reconnaissance, qui fait couler beaucoup d'encre au Canada anglophone comme au Québec, est le fruit de la volonté du Premier Ministre fédéral conservateur, Stephen Harper, qui a ainsi voulu couper l'herbe sous le pied du Parti Libéral du Canada (fédéral aussi) qui s'apprêtait à voter une motion dans ce sens lors de son congrès de résurrection qui se tient en ce moment même.

Au Québec même, la résolution divise, entre les fédéralistes qui sont ravis et trouvent que c'est un progrès notable qui doit ramener les Québecois dans le giron de la fédération (puisque celle-ci reconnaît la spécificité du Québec, plus besoin d'indépendance) et les souverainistes qui ne voient là qu'un "caramel" jeté aux Québécois pour faire taire leurs ardeurs nationalistes.

Les enjeux de cette résolution, qui ne devrait pas se traduire par un transfert de compétences vers la Province, sont multiples: la motion reconnaît que "les Québécois forment une nation". Mais qu'est ce qu'un Québécois? Quelqu'un qui vit au Québec? Un francophone? Un descendant des colons français? Pourquoi les autochtones, reconnus en tant que "peuple" mais non en tant que nation, ne peuvent accèder à ce statut?

Pour les anglophones du reste du Canada, cette reconnaissance risque de rouvrir la boîte de Pandorre constitutionnelle. En effet, le Québec n'a pas reconnu la Constitution canadienne rapatriée en 1981, estimant qu'elle ne respecte pas "l'esprit constitutionnel de 1867" selon lequel (pour les souverainistes) le Québec aurait des compétences supérieures.

Bref, loin de faire taire la question de la souveraineté, il semble que le vote de cette motion la ravive, en cristallisant l'opposition des anglophones des autres Provinces (pour qui il est inconcevable que le Québec ait un statut différent au sein de la fédération) et celle des souverainistes.

mardi, novembre 28, 2006

En attendant...


Puisque le suspens au Moyen Orient nous tient tous (je n'en doute pas) scotché au fil de dépêches AFP, mais comme les dépêches ne tombent finalement pas si souvent que ça (je pense que l'on peut même dire rien de neuf... ah... si.. que vois-je... "Le préfet de police de Paris annonce qu'il interdit l'accès à la tribune des supporteurs "ultra" du kop Boulogne du Paris SG pour le match contre Toulouse dimanche au Parc des Princes" ( dépêche AFP)...aucun rapport, mes excuses...), eh bien en attendant, donc, je vous propose de découvrir Le Journal du Futur, et notamment d'écouter cette séquence d'information sur la dissolution en grande pompe de l'ONU.

Prochaine fois que j'attendrai, je vous parlerai de la Nation Québécoise. Ben oui, c'est tout nouveau tout chaud, et vous pouvez voir ça sur Le Nouvel Obs, Le Monde, ou même AlJazera English.

22H42 Heure locale (21H42 en France, 15H42 au Québec) : Olmert dit qu'il en a marre que les roquettes continuent de tomber alors que "cessez-le-feu!". (AFP)

lundi, novembre 27, 2006

Proche Orient : il faut rester vigilant!


Il semblerait qu'Olmert, le Premier Ministre d'Israël, ait décidé de libérer des prisonniers palestiniens, degeler une partie des fonds qu'Israël doit à l'Autorité Palestinienne et entamer des discussions en vue d'un Etat palestinien "dans des frontières définies", suite au cessez-le-feu contracté par les Palestiniens et les Israéliens à Gaza.

Optimisme, donc...mais si vous regardez les petites lignes, dans la presse, vous vous apercevez que l'armée israélienne a tué lundi matin, près de Jenin, un combattant des Comités de resistance populaire (25 ans) et une femme (50 ans) qui tentait de lui porter secours. Le Combattant n'était qu'un leader de troisième ordre, et son assassinat a eu lieu au coeur des Territoires palestiniens.

Evidemment, les Comités ont promis une vengeance.

En cette période où toutes les télés vont parler de route vers la paix pavée par Israël, il faut rester vigilant à tous ces bas de pages. Parce que le jour où il y aura un attentat suicide en Israël qui viendra plomber les avancées d'Israël et de l'Autorité Palestinienne vers une éventuelle paix, il faudra se souvenir du chemin qui a mené à cet attentat. En cas d'échec des négociations à cause d'un attentat, Israël tentera de faire porter la responsabilité sur les Palestiniens (qui appellent depuis plusieurs moi à des négociations) qui, c'est bien connu, "ne veulent pas la paix". A nous d'être suffisament attentifs pour ne pas tomber dans le piège.

Photo: Vieille Ville d'Hébron, 2005. Plus de photos du même endroit, même époque en cliquant dessus.

Précarité, Flexibilité, vive l'été


Ce soir, l'idée, c'est d'abord un défi. Charline s'est endormie après trois lignes de cet article, que j'ai pour ma part trouvé intéressant. Ma mission : vous le résumer, synthétiser, et avec cela, vous faire rêver. Je l'ai promis!

Il s'agit d'un article de Jacques Le Goff, professeur de droit et ancien inspecteur du travail, qui revient sur notre saga CPE/CNE. Après tout, quoi de mieux que de se pencher de nouveau, avec du recul, sur ces contrats de travail et leur philosophie, qui nous ont tant fait marcher?

Les termes du débat, en en cet hiver2006 étaient les suivants: le gouvernement nous parlait de "flexibilité", nous lui répondions "précarité".

Le Goff distingue la flexibilité interne de la flexibilité externe. Pour faire face à un ralentissement de l'activité, l'entreprise peut jouer sur les temps de travail de ses employés ou sur l'organisation technique de sa production : c'est un ajustement qualitatif, qui n'entraîne pas de modification du nombre de travailleurs dans l'entreprise, la flexibilité est interne.

Mais pour faire face à ce ralentissement, l'entreprise peut aussi décider d'agir sur le nombre de ses employés. Soit en prévoyant à la base des systèmes lui permettant de se séparer facilement d'un certain nombre (en signant des contrats à durée determinée), soit en licenciant. Modification du statut des travailleurs, ajustement quantitatif, flexibilité externe.

Le premier type de flexibilité est très loin d'être paradisiaque : la logique du flux-tendus via par exemple l'annualisation des heures travaillées, est génératrice de stress et d'incertitude pour le travailleur. Cela étant, avec cette flexibilité, on parle aussi de polyvalence (pour s'adapter à la demande), donc de qualification supérieure. Dans tous les cas, c'est un moindre mal par rapport à la flexibilité externe.

La solution n'est donc pas de transiger avec les droits des travailleurs comme le faisait le CPE (et le fait toujours le CNE) dans le but de rendre plus facile la flexibilité externe. Au contraire, on devrait travailler à permettre la flexibilité interne, en améliorant les processus de formation des travailleurs, en mettant en place des systèmes de co-planification des horaires au sein des entreprises, pour que les variations d'activité soient anticipées et co-gérées.

Plus de flexibilité, oui, mais pas n'importe laquelle, et pas à n'importe quel prix.

(pas complètement sûr d'avoir réussi à vous faire rêver, là... Bon, j'éspère que j'aurai au moins rappelé de bons souvenirs à certains: "Météo nationale, météo du capital!" Au Québec, le capital est puissant...)

Globalement, l'Agence Intellectuelle Telos est un petite trouvaille avec plein de textes intéressants comme, au hasard, celui-là, sur le droit à la formation continue.

dimanche, novembre 26, 2006

On ne refuse pas une maine tendue


Ce soir, de mon point de vue, deux bonnes nouvelles (au moins). Abbas, le Président de l'Autorité Palestinienne, a téléphoné à Omert pour lui annoncer un cessez-le-feu unilatéral à Gaza, résultat d'un accord (fragile) avec tous les groupes combattants palestiniens. Et Meshaal, le chef politique du Hamas (réfugié/basé/caché en Syrie), a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a menacé le monde d'une nouvelle Intifada si "le problème d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 n'était pas réglé dans les 6 mois".

Contradictoire? Pas vraiment. dans les deux cas, les Palestiniens font un très grand pas. Abbas (avec l'aide du PM Hanyeh) a réussi une fois de plus à convaincre les groupes de combattants qu'un cessez-le-feu entraînerait en retour des concessions israéliennes. De même, Meshaal parle des frontières de 1967...ce qui n'est pas nouveau, puisque dès son arrivée au gouvernement au début de l'année, le Hamas a proposé à Israël une "trêve de très long terme" pour peu qu'Israël se retire des territoires occupés en 1967. Le Hamas continue sa route vers la normalisation, comme l'OLP dans les années 1980.

Le problème, c'est que la normalisation de l'OLP à partir de 1989 (quand Arafat déclare à Paris que la charte de l'OLP est caduque) et tout au long des années 1990 (avec les accords d'Oslo notamment) a suscité un énorme espoir dans la population palestinienne...espoir déçu. Profitant des craquements de l'OLP sur la reconnaissance d'Israël, un mouvement plus intransigeant est né dès 1987 : le Hamas.

Où je veux en venir? Ici: si Israël ne prend pas la main que le Hamas lui tend, ou s'il la prend pour continuer à construire des colonies et à maintenir la pression sur les Territoires Occupés de l'autre main, un nouveau mouvement (ou un mouvement existant mais relativement marginal comme le Djihad Islamique), plus intransigeant, aura beau jeu de dénoncer les concessions faites par le Hamas pour tenter de le délégitimer...comme le Hamas a fait vis à vis de l'OLP.

Et on sera reparti pour 15 ans (et bien des morts des deux côtés) gâchés. Quand Meshaal parle "d'opportunité historique", on peut lui rétorquer qu'il y en a déjà eu tellement des opportunités historiques... Néanmoins, il faut garder ceci à l'esprit: chaque opportunité gâchée a pour conséquence une montée du niveau de frustration des palestiniens...et donc du niveau de violence.

samedi, novembre 25, 2006

Point trop n'en faut


Il y a des jours comme ça où je suis devant mon ordinateur, à 21H06, à l'heure où 60% des lecteurs de ce blog dorment du someil des Justes, et où je me demande bien sur quoi blogger...

Il y a bien cette grand-mère de Gaza qui s'est fait exploser, ou Haniey qui offre un cessez-le-feu à Olmert qui le refuse... Mais on me dit que je parle trop de Palestine.

Il y a bien un nouveau PDG-directeur de la rédaction à Libé, mais je me dis que vous le savez tous et que mon rôle n'est pas non plus de vous faire une revue de presse.

Il y a bien cet article de Daniel Schneiderman, sur AlJazera English, qui dit la même chose que moi, plus tard...mais beaucoup mieux.

Il y a cette nuit québécoise qui nous plombe au milieu de nos journées au froid piquant mais ensolleillé.

Et puis les morts en Iraq, l'espion russe empoisonné, les charniers au Congo, la balle dans le coeur du supporter du PSG, une nouvelle offensive des rebelles tchadiens, la Pologne qui empêche l'UE d'être pote avec Poutine, le Rwanda qui veut pas que la France pende son Président, Noiret qu'est mort, tout ça...

Alors un soir comme ça, de deux choses l'une: soit vous vous matez un bon épisode de South park avant d'aller dormir pour avoir votre dose quotidienne de stimulation du zygomatique, soit vous...vous quoi? je sais pas. J'ai rien d'autre à vous proposer, aujourd'hui.

Mangez des clémentines, c'est plein de vitamines.

Suite à une augmentation brutale du nombre de lecteurs de ce blog, l'équipe de rédaction composée du directeur de rédaction, de Martine sa secrétaire, de Grégory le stagiaire, et des 32 autres rédacteurs, a décidé à l'unanimité de se saboter pour que l'audience revienne à un niveau acceptable, soit en dessous du seuil prévu par le PNUD de 1000 visites par jour. Merci de votre compréhension. La publication reprendra son rythme normal demain samedi, 21H00, GMT+14.

vendredi, novembre 24, 2006

PQ comme...

Honte sur moi! Presque trois mois que je suis en terres québécoises, et je ne crois pas vous avoir encore parlé du PQ, le Parti Québécois (sobre, non?).

Il y deux partis principaux au Québec : les libéraux et le PQ. Point de droite ou de gauche: la ligne de fracture entre ces deux-là, c'est LA question de l'indépendance. Du coup, oui, au sein du PQ il y a un peu de tout au niveau politique, et pareil chez les libéraux. Le PQ a peut-être davantage de racines chez les syndicats, les libéraux dans les PME.

A l'heure actuelle, c'est les libéraux qui ont la majorité au Parlement (monocaméral depuis la fin des années 1960), et qui sont donc au gouvernement (parlementarisme à la britanique). Jean Charest est le PM. André Boisclair (photo) est chef de l'opposition.

Selon l'expression de Félix, les Québécois sont les champions du gouvernement "à l'extrême centre". C'est à dire que lors d'une alternance, le parti vainqueur ne va pas détricoter ce qui a été élaboré par son rival. D'où une certaine continuité.

D'où aussi un manque de conflit? C'est ce que je croyais jusqu'à hier. Assister à la séance des questions au gouvernement en plein scandale de la SAQ valait le coup. On a pu voir le jeune Boisclair harceler ("faire le beau") le PM Charest...qui l'a juste méprisé, pour laisser répondre son Ministre des Finances. Et ça a duré. Avec les lazzis, les applaudissements des deux camps pour leurs champions, les pupitre qui claquent et tutti quanti. Alors on se dit que la chambre a beau être rectangulaire, on est pas si loin de chez nous.

Mais ce n'était que de l'indépendance de la société d'Etat que l'on a parlé. J'imagine qu'un débat sur la vraie indépendance, doit être spectaculaire. Je referai presque la traversée de l'Atlantique pour ça.

N'hésitez pas à poser des questions sur la vie politique québécoise, je me ferai un plaisir de les transférer à Félix, notre spécialiste.

jeudi, novembre 23, 2006

Babel

Babel... Chemins de vie qui se croisent... Ou plutôt qui se prolongent, sur 3 continents et demi. Une Winchester calibre 270 est prise d'une envie de voyage, et la machine est lancée. Des vies s'arrêtent, d'autres sont brisées, d'autres encore en profitent pour se reconstruire.

Ca nous parle de quoi, finalement? Du tourisme de masse? De la terroristo-parano américaine? De l'impossibilité du dialogue interculturel? De l'absurdité de nos petits chemins qui pèsent pas grand chose? De la nymphomanie dépressive des japonaises? De la politique américaine à la frontière mexicaine? De la brutalité de la police marocaine?

Ou peut-être c'est juste "un film sur la vie", avec Brad Pitt touchant, avec ce gamin marocain à pleurer quand il se rend mains en l'air au milieu du désert, avec ce neveu mexicain qui perd la tête au milieu d'un autre désert et puis avec cette sourde-muette japonaise qui hésite à sauter...

Babel. Pas facile de se parler. Surtout quand le seul lien, c'est une Winchester, du sang et des larmes.

Il ne manquait que le noir quelques secondes après la fin du film, comme à l'Utopia, pour pouvoir en sortir doucement, sans faire de bruit - et sécher ses larmes discrètement.

mardi, novembre 21, 2006

Assasinat politique au Liban : réaction à la réaction d'Israël

Le Ministre libanais de l'Industrie Pierre Gemayel Jr, chrétien et chef de file du front anti-syrien, a été assassiné aujourd'hui mardi 21 novembre dans une banlieue de Beyrout.

Dénoncé à chaud par la plupart des journalistes comme un coup de la Syrie qui n'accepterait pas de perdre des billes dans le pays du cèdre depuis 2005, cet assassinat à évidemment entraîné des réactions de l'étranger.

Parmi ces réactions, celle de Tzipi Livni, ministre israélienne des affaires étrangères : "C'est un autre exemple du genre de la région, du voisinage dans lesquels nous vivons". Puis elle accuse, sans doute à raison, la Syrie (mais ne tombe pas dans le piège de mettre l'assassinat sur le dos du Hezbollah, qui l'a condamné et qui y est vraisemblablement étranger).

La rhétorique rappelle un peu celle de l'ancien premier ministre Barak quand il expliquait qu'Israël était "une villa dans la jungle", qui devait donc se défendre bec et ongles contre les forces sauvages.

Mais plus immédiatement, le ton outré de Livni pour parler d'un assassinat politique à l'étranger en y voyant une preuve du caractère arriéré de ses voisins relève quand même d'un sacré culot: de
Muhamed Yusif al Najjara (1973, Beyrouth, Fatah) à Cheikh Yassine (Gaza, 2004, Hamas) en passant par Abou Jihad (1988, Tunis, Fatah), Abou Iyad (1991, Tunis, Fatah), Khalid Mash’al (1997, Amman, Hamas, tentative), Abu Ali Mustafa (2001, Ramallah, FPLP) et beaucoup d'autres dont toutes les victimes de ces derniers temps des "attentats ciblés, Israël a indubitablement la palme de l'assassinat politique à l'étranger de la région, sinon du monde.

lundi, novembre 20, 2006

Al Jazeera English, une révolution de l'information?

Depuis le 15 novembre, la chaîne qatarie Al Jazeera ("l'île") s'est lancée à la conquête du monde en créant Al Jazeera English (AJE), diffusée en anglais dans le monde entier à partir de Doha, Kuala Lumpur, Londres et Washington DC.

La chaîne Al Jazeera, née en 1996, s'est particulièrement fait connaître depuis le 11 septembre 2001, avec la retransmission des vidéos d'Al Qaeda et une couverture "au plus près" des guerres en Afghanistan puis en Irak. C'est LA chaîne d'informations regardées dans les pays arabes, et les crises y sont amplement commentées (par exemple cet été la guerre au Liban et les bombardements de Gaza faisaient l'objet d'une couverture en continu, avec moult envoyés spéciaux, 24H/24).

L'objectif de la chaîne, en lançant AJE, est de concurrencer BBC World et CNN dans la diffusion de l'info international. C'est aussi d'offrir une "alter-information", qui aille du Sud vers le Nord (bon, certes, le Qatar, première reserve de gaz naturel du monde, est pas exactement un pays du Sud comme les autres).

Alors, est-ce qu'on va vraiment avoir autre chose sur nos écrans? Oui, assurément, mais tout le problème est de savoir si ça arrivera sur nos écrans. En effet, et c'est vrai pour tous les supports, il est de plus en plus facile de créer de l'information (vous pouvez faire un film de bonne qualité avec un caméscope et un iMac, par exemple). Là où ça se complique c'est pour la distribution... Des réseaux globaux comme Comcast aux Etats Unis ou TPS en France accepteront t'ils d'inclure AJE à leur bouquet?

A l'heure où j'écris, ce n'est pas le cas sur TPS, ni sur Comcast pour les Etats-Unis.

dimanche, novembre 19, 2006

Les Verts regardent-ils passer les trains?


Un exercice qui vaut ce qu'il vaut, mais que je pense révélateur. Allez faire un tour sous Google actualités. Vous tapez PS. Evidemment, plein d'entrées, Ségo est passée par là, ça fait écrire, la présidentielle en ligne de mire. Vous tapez UMP. Idem, vous avez les disputes entre ceux qui pensent qu'il ne faut pas de primaires pour éviter à Sarko une première "bataille", et puis ceux qui lui reproche d'avoir bailloné le débat interne, tout ça. La présidentielle en ligne de mire, toujours. Vous tapez PRG. Suite à l'accord d'union avec le PS, pas mal d'articles. Vous tapez LO, LCR, FN, UDF, tout ça, vous tombez - et c'est bien normal - sur des articles qui vous parlent de présidentielle.

Vous tapez "Les Verts". Le premier article de politique nationale que vous trouverez, après tous les articles parlant de foot, est un communiqué condamnant les propos de Frêche sur le "trop grand nombre de Blacks en Equipe de France". Waouh. Impressionnant comme prise de position.

Enfin, en bas de deuxième page, vous avez une référence qui semble parler des Verts et de la Présidentielle 2007. Ca y'est! On va voir ce qu'on va voir! Respirez, asseyez vous, cliquez....

Eh non. Perdu. C'est des Verts Sénegalais que ça parle, qui vont organiser une primaire pour leur présidentielle de février 2007.

Alors je pose la question: ils sont où les Verts, les nôtres, par ces temps de mise en ordre politique?

Soit qu'un accord avec le PS se prépare (contre la volonté des militants Verts, qui n'est pas la mienne), soit c'est l'agonie. En tout cas, c'est pas rassurant pour l'avenir.

Je vous mets la photo de Voynet au cas où vous auriez oublié à quoi elle ressemble...

samedi, novembre 18, 2006

Israël et armes prohibées

Je m'abstiens de vous mettre une photo horrible pour vous signaler un article du Figaro sur l'usage par Israël d'armes "expérimentales", c'est à dire interdites par la Convention de Genêve. Vous pouvez aller faire un tour sur un de mes précédents posts daté du 29 octobre, en lien avec le sujet.

Et parce que certains semblent l'avoir loupé, je vous remet le lien vers le film "Peace, Propaganda and the Promised Land", de Sut Jhally. Vous n'avez qu'à cliquer, le film commence. Foncez!

Parlez moi du Darfour

Parce que non, il n'y pas que le conflit israélo-palestinien dans le monde!

Pour tout vous dire, le Darfour je n'y connais pas grand chose. Comme je le disais à un co-résident ce soir, alors que je me sens plutôt à l'aise en territoires palestiniens, je ne mettrais pas les pieds au Darfour. Tout est une question de "clés" du conflit, que l'on a ou que l'on a pas. Si on les a, il est beaucoup plus facile d'être en "sécurité": vous savez à peu près quels sont les risques, d'où ils viennent, avec quelle intensité et comment les gérer. Au Darfour, comme en Irak, rien de tout ça en ce qui me concerne. Donc pas de missions prévues prochainement...

Toujours est-il qu'au Darfour donc, il se passe depuis quelques années des trucs pas cool, que certains appellent même un génocide. Pour d'autres, ce ne sont que des violences interethniques. Si j'ai bien compris, 200 000 morts depuis 2003...ça commence à faire des bonnes violences, quand même.

Le Darfour est une région du sud ouest du Soudan, habité par des populations majoritairement chrétiennes et animistes. Le gouvernement central de Khartoum (la capitale), présidé par El Béchir depuis un coup d'état militaire en 1989, semble soutenir des milices arabes venues du nord (les djandjaouids) dans leurs exactions (razzias de village, meurtres, enlèvements, viols:la totale) commises vis à vis des populations locales. Ca c'est la version du collectif pour le Darfour, celle qui me semble t'il est la plus relayée par les médias ces temps-ci.

Une version un peu différente est donnée par le site du MAE, selon lequel il y a un affrontement entre des milices rebelles armées du Sud et le gouvernement central. Le MAE reconnaît tout de même qu'il y a des exactions commises par des forces extra-gouvernementales et probablement avec la benediction du gouvernement.

Bref, pourquoi je poste sur un sujet que je maîtrise mal?

D'abord parce que j'éspère que parmi ceux qui passent parfois par ici, certains vont pouvoir nous éclairer un peu (Sarah, Eleonore, Pierre...).

Ensuite parce que jeudi, il y a eu une "bonne" nouvelle: alors qu'El Béchir refusait que l'ONU déploie une force d'intervention en territoire soudanais, il a plus ou moins laissé entender qu'il l'accepterait désormais, pour appuyer la force de l'Union Africaine déjà déployée mais assez inefficace. Le déploiement d'une telle force mixte UN/UA est particulièrement urgent, le conflit gagnant les voisins du Soudan, notamment le Tchad.

jeudi, novembre 16, 2006

Deux petites histoires...

Deux petites histoires qui, peut-etre, donnent un peu d'espoir. J'ai rencontre ces derniers jours Roi et Suleiman (photo).

Roi, 28 ans, est israelien. Il a servi 4 ans dans l'armee israelienne, principalement au sein du service de rensiegnement interieur, le Shin Beth. Au bout de trois ans, il a senti que quelque chose ne tournait pas rond. La derniere annee fut difficile... Puis il est parti. Loin. Etats-Unis, Cuba, Amerique du Sud. Et il a decide de ne pas revenir dans son pays qu'il considere comme l'ayant profondement trompe pendant 4 ans. Il habite a Barcelone. Il est considere comme un deserteur, risquant ainsi une peine (de quelques mois) de prison a son retour, puisqu'il n'a pas effectue son mois de service annuel obligatoire depuis 4 ans.

Suleiman, 34 ans, est palestinien. A 12 ans, il s'est mis a jeter des pierres et des cocktails Molotov. A 14, il a blesse deux soldats israeliens dans les territoires, il s'est fait arreter. Il a passe 10 ans de sa vie en prison, entre 14 et 24 ans. Aujourd'hui, il vit a Ramallah et met en place des camps d'ete reunissant enfants palestiniens et israeliens.

Leur credo : les israeliens et les palestiniens ne se connaissent pas. Ils sont tous les deux membres de "Combattants for peace", une organisation qui reunit des veterans de l'armee israelienne et des anciens combattants palestiniens.

Suleiman termine demain en beaute une tournee des campus americains (la photo est tiree de la gazette online d'Harvard) avec Yonathan, un des premiers refuzniks israeliens, un des premiers signataires de la lettre des pilotes de l'air de Tsahal qui refusaient de servir en territoires occupes. Ceux qui me lisent et qui etaient au FSM de Londres en 2004 (ca doit pas faire beaucoup...), on l'avait vu avec Mustapha Bargouti entre autres lors d'une table ronde sur le conflit.

Quand je dis "termine en beaute", et ca me permet de vous signaler ce point d'actu fondamental si jamais il vous avait echappe, c'est que Yonathan et Suleiman seront demain en direct sur la nouvelle chaine anglophone d'Al Jazeera, emise depuis Washington DC (entre autres).

Roi devrait nous rendre une petite visite a Bordeaux au printemps. J'espere que vous serez des notres pour l'ecouter!

mardi, novembre 14, 2006

Considerations strategiques

Le sujet hot en ce moment aux Etats Unis, c'est la guerre en Irak. Le sujet pas hot, et qui l'a jamais ete, c'est Israel et Palestine. D'ou le pari des militants americains pour une paix juste entre Israel et Palestine (FFIPP notamment) de faire une connexion entre les deux via la thematique de "l'occupation": "puisque l'occupation de l'Irak entraine la violence en reaction, comprenez que l'occupation de la Palestine entraine aussi de la violence. Puisque on va se retirer d'Irak, exigez la fin du soutien a Israel en tant que puissante occupante."

A mon avis, cette strategie repose sur des postulats incertains qui la rendent tres risquee:
- les Etats Unis utilisent Israel dans leur politique au Moyen Orient, il n'y aura aucun changement de la politique US vis a vis d'Israel tant que toute la politique etrangere US ne sera pas remise en cause. (=>remettre en cause toute la politique etrangere US me parait une plus lourde tache, au demeurant louable, qu'un changement de politique vis a vis d'Israel)
- la "vague" Iraq va finir un jour (dans 6 mois, 1 an ou 5 ans). Tout le travail de connexion qui est fait dans la tete des gens entre les deux occupations ne va t'il pas s'ecrouler alors?
- le terme d'occupation n'est pour l'instant utilise par aucun media US pour parler de l'Iraq ou d'Israel-Palestine. A fortiori (voyez "Peace,Propaganda and the Promised Land!), les moyens de Relations Publiques mis en place par Israel n'auront pas de mal a rappeler qu'Israel "n'occupe" pas les territoires de 1967.

Mon avis : la creation d'un contre-lobby progressiste compose des juifs US moderes, des Palestiniens US moderes et (tres important!) des "autres", citoyens lambda dont la presence contribue a la stabilite du tout, qui adopte des strategies agressives.

Et c'est tres valable pour la France aussi je pense.

samedi, novembre 11, 2006

La guerre de l'information au Proche Orient

Bien le bonsoir!

Partant quelques jours pour Boston faire des blablas sur Israël et Palestine, je ne sais pas si je pourrais animer mon blog aussi souvent que je le voudrais en début de semaine...

Ma première intervention là bas sera sur le thème "Peace, Propaganda and the Promised Land", qui est le titre d'un film de Sut Jhally, prof de communication à Massachussets University. Le film, disponible en bonne qualité sur Google Vidéo, analyse l'information délivrée par les médias US sur le conflit. Pédagogique et intéressant!

En parallèle et pour trouver des échos dans le contexte héxagonal, "La guerre israélienne de l'information"de Joss Dray et Denis Sieffert (éditions La découverte) est une bonne lecture même si elle date un peu (2002). Les auteurs se penchent notamment (comme le film) sur "l'offre généreuse" d'Ehud Barak à Camp David II en juillet 2000 pour montrer comment, si dans les premiers jours, la retranscription des médias a été assez neutre, elle s'est vite transformée en charge contre Arafat. Ailleurs dans le bouquin, les auteurs comparent la relation qu'entretiennent des auteurs comme Finkelkraut et Bruckner avec Israël à celle de certains intellectuels communistes français avec Moscou jadis.

Et pour les impatients anonymes d'Obama, une article sur ses deux bouquins est sur la NYRB.

De Québec, il est 16H et il fait nuit, que du bonheur!

Le Bush nouveau est arrivé


Avec la reconnaissance de sa défaite, le candidat Républicain en Virginie George Allen a définitivement donné la majorité sénatoriale au Démocrates, qui contrôlent donc l'ensemble du Congrès, après 12 ans de suprématie réublicaine.

Une Maison Blanche républicaine, un Capitole démocrate... Après 6 ans un peu à part, c'est une sorte de retour à la normale du système politique américain, caractérisé par les fameux "checks and balances". Le contrôle de chaque pouvoir (executif, législatif et judiciaire) par les deux autres est constitutionnellement prévu. Mais il trouve toute sa force en période de cohabitation, quand un Président d'un parti doit composer avec un Congrès de l'autre.

La tradition américaine, qui est de dépasser les clivages partisans une fois les élections passées (pourtant, avec tout ce que se balancent les candidats dans leurs clips TV...), va pouvoir reprendre le dessus. D'ailleurs, vous avez pu noter le tournant rhétorique de Bush, qui a été plus humble et pragmatique dans ses interventions des derniers jours. Il a tendu la main aux Démocrates, notamment sur l'Irak. Comme l'écrit Mauriac, "on va redécouvrir un Bush très différent, celui qui, lorsqu'il était gouverneur du Texas, composait avec son opposition et s'était distingué dans cet exercice". Néanmoins, cette volonté de Bush de réussir sa fin de mandat avec les démocrates va lui être compliquée par son statut de "lame duck" (il est à la fin de son deuxième mandat et ne peut donc être réelu) et par le VP Dick Cheney, qui demeure en poste et est le véritable artisan de la politique irakienne des Etats Unis. A voir donc pour 2008... Les électeurs vont-ils retrouver confiance en les Républicains si Bush démontre sa capacité à la modération? Les sanctionneront-ils à nouveau? Le "phénomène" Obama, dont je voulais parler ici mais je m'aperçois que c'est déjà bien assez long, parviendra t'il à s'imposer comme candidat démocrate? Suspens insoutenable...

[je vous remets cette photo si jolie du National Mall de Washington DC by night...]

jeudi, novembre 09, 2006

La Commission Européenne offre un tapis rouge à la malbouffe


Repérée sur le décidément très bon blog de Jean Quatremer, une histoire assez ahurissante dans les couloirs de Bruxelles : la Commission a permis à des géants de l'agro-alimentaire tels McDo, Unilever ou Coca d'installer des stands à l'entrée de la salle de presse de la COmmission.

Ce déballage publicitaire se faisait à l'occasion d'un discours du Commissaire chargé de la Santé et de la protection des Consommateurs sur...la lutte contre l'obésité! La Commission semble avoir estimé que les engagements de ces entreprises "en faveur" de la lutte contre l'obésité méritaient récompense...

Sans doute le fruit d'un beau travail de lobbying...

Un moindre mal...


Les Démocrates ont a priori réussi à prendre la Chambre des Représentants ET le Sénat lors des élections d'hier.Première conséquence, et pas des moindres, le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a été poussé vers la sortie par G.W.Bush, qui l'a remplacé par Robert Gates, ancien directeur de la CIA sous Bush père. On reste dans le cercle des fidèles.
Une autre conséquence, c'est que pour la première fois, une femme, Nancy Pelosi, s'apprête à occuper la présidence de la Chambre.
Cela dit, encore et toujours, revient l'idée que les démocrates ont gagné sans véritable programme. Ils ont 2 ans de co-gouvernement pour s'affirmer et, qui sait, porter un leader comme Obama à la candidature pour la présidentielle de 2008.

mercredi, novembre 08, 2006

Israël de nouveau pris de vertige, le monde atteint de cécité


18 palestiniens, dont au moins 4 femmes et 4 enfants, sont morts aujourd'hui à Beit Hanun, sous des tirs d'obus israéliens.

"Le Premier ministre Ehud Olmert et le ministre de la Défense Amir Peretz ont exprimé leurs regrets après la mort de civils palestiniens à Beit Hanoun. Israël fait tout pour éviter que les populations civiles innocentes ne soient touchées lors des opérations, malheureusement des tragédies ont parfois lieu. Nous en sommes désolés."

Imaginez un attentat suicide à Tel Aviv qui tue 18 personnes. Je ne discuterai même pas les nombres en disant que rarement un attentat tue plus de 10 personnes. Je ne vous rappellerai pas que depuis une semaine, on est proche de la soixantaine de morts à Beit Hanun, dans la Bande de Gaza.

Simplement, imaginez Mahmoud Abbas dire après cet attentat : "excusez nous, on fait tout pour empêcher la mort de civils, malheureusement des tragédies ont parfois lieu". Est ce que ça éviterait des représailles massives de la part d'ISraël? Non.

Hamas comme Fatah, à la sortie d'une trêve de plusieurs années, ont tous deux appelé à la reprise des attentats suicides. Personne ne peut s'en réjouir, tant la direction est vaine. Mais tout le monde peut le comprendre.

Comme pour ajouter au dérisoire de la réaction d'Israël, les réactions des capitales européennes ("condamnation énergique", "difficile de justifier", etc.) sonnent comme des aveux d'impuissance. Israël renforce chaque jour son impunité, au détriment des Israéliens et des Palestiniens.

Flexions, extensions


Après avoir consulté le blog de Mauriac qui vous enverra vous ballader sur tous les sites imaginables pour voire ce qui s'est passé aux Etats-Unis cette nuit, je vous conseille d'aller faire un tour sur le site des Têtes à claque pour vous marrer un peu en visionnant ces petites animations remplies d'humour québecois. Je vous conseille particulièrement le Willi Waler et Halloween... Enjoy!

[la photo concept, c'est le mémorial G.Washington, avec le capitole au fond (là où les démocrates sont peut-être revenus en majorité à l'heure où vous me lisez?), et la pleine lune...]

mardi, novembre 07, 2006

Un peu de lecture...


Vous l'aurez compris, après une petite période de pause, la Palestine occupe une bonne partie de mon esprit ces derniers temps. Du coup, je lis des choses, et je partage. Quelques morceaux choisis de la revue de presse "Palestine Vivra" d'aujourd'hui:

Un article de Warschawski, journaliste israélien indépendant rencontré en juillet, sur l'attitude acutelle des Etats-Unis et d'Israël vis à vis du monde (en anglais).

Un point de vue de PAtrick Seale, analyste, paru dans l'International Herald Tribune sur le siège de Gaza par Israël (en anglais)

Un article de Libération sur la "double souffrance" des femmes palestiniennes (en français).

Au plaisir d'en discuter avec vous!

Comment devient-on kamikaze?


Je n'insisterai pas lourdement parce que je pense que vous lisez tous les journeaux, et que vous êtes donc plutôt mieux informé que moi qui n'en ai que les sites internet.

Je voulais juste vous faire zoomer quelques secondes sur la Bande de Gaza, où l'opération "Nuages d'automne" (pitié, qu'on donne des numéros à ces opérations militaires et qu'on arrête la poésie!) a fait 56 morts depuis mercredi dernier, dont plusieurs civils.

il y a trois jours, les militaires israéliens ont tiré sur une manifestation de femmes qui tentaient de porter secours à une soixantaine de Palestiniens assiégés par Tsahal dans une Mosquée. Une est morte, une a été déclarée cliniquement morte, et trois sur les 18 blessées sont dans un état critique.

Des missiles israéliens ont été tirés contre des ambulances, qui sont par ailleurs empechées d'accéder au terrain des opération plusieurs heures après celles-ci. Au moins un ambulancier est mort.

Aujourd'hui lundi, une étudiante palestinienne a tenté une opération suicide contre des militaires en opération dans la Bande. Elle est morte, et a blessé légérement un militaire.

100 000 Israéliens ont célébré à Tel Aviv le onzième anniversaire de la mort d'Ytshak Rabin, survenue le 4 novembre 1995.

Et personne ne dit rien.

samedi, novembre 04, 2006

"Mid-term elections" aux Etats-Unis

Mardi 7 novembre, les Americains vont voter pour les elections de mi-mandat. Ils vont devoir elire 435 Representants (soit la totalite des sieges a la Chambre des representants), 33 Senateurs (soit un renouvellement partiel du Senat, la Chambre et le Senat formant le Congres) et 36 gouverneurs d'Etat.

Depuis 1994, le Congres est domine par les Republicains. Mardi, il est a peu pres certain que la Chambre passera aux mains des democrates : ils n'ont qu'a y gagner 15 sieges. Il est egalement possible que le Senat passent chez les Bleus (les republicains sont rouges), a condition qu'ils y gagnent 6 sieges sur les 33 en jeu, mais ca semble plus aleatoire. Des gouverneurs democrates pourraient veiller a la destinee d'une majorite d'Etats apres mardi, s'ils prennent 4 sieges aux republicains qui en ont actuellement 28 sur 50. Ca semble bien parti.

Pourquoi les democrates vont-ils gagner mardi? Bien sur, il y a la guerre en Irak, qui augmente la defiance de la population vis a vis de Bush et de son parti. Il y a aussi l'economie, qui etait en premiere place des preoccupation des americains (devant l'Irak donc) il y a 10 jours (sondage Washington Post/CBS), et sur laquelle les democrates ont plus a gagner que les republicains, un majorite d'Amercains estimant que leur niveau de vie stagne ces dernieres annees.

Mais en fait, ce ne sont pas les Democrates qui vont gagner, ce sont les republicains qui vont perdre. Le parti democrate est bien mal en point (sauf financierement), il n'a pas de leader identifie et identifiable (entre Hilary Clinton, John Kerry, Barack Obama et les autres...), et surtout il n'a pas d'idees, notamment sur les sujets qui preoccupent le plus les Americains, l'Irak (2eme place) et le terrorisme (3eme place).

Donc les republicains vont perdre. Entre le scandale Foley, un representant qui ecrivait des textos cochons a des stagiaires mineures du Congres et qui semble avoir eu des rapports sexuels avec un pretre (ce qui ne colle pas avec l'electorat du parti, vous vous doutez), et le scandale Abramoff qui a entraine la demission d'un representant republicain de l'Ohio, bob Ney, hier, les republicains s'enfoncent dans les affaires.

Les Americains vont exprimer, avec un taux de participation sans doute proche de 40%, leur mecontentement mardi. Raqs le bol de la guerre et des affaires. Les democrates vont globalement gagner. En esperant que ce coup de gueule des citoyens US ne serve pas de defouloir, avant un retour a "l'ordre" lors des presidentielles de 2008.

vendredi, novembre 03, 2006

Washington DC, vu par Le Monde

C'est ici.

Allez, voir, ca vaut le coup, vous allez vous dire que vraiment je suis vraiment sur une mauvaise pente, mais en rentrant j'essaierai de vous faire une analyse de l'article, ou du moins de tout ce qu'il comporte comme erreurs factuelles (notamment sur la loi aux Etats unis).

En revanche, le projet K-Street dont parle (mal) l'article est bien reel et montre plus la derive d'une partie du parti (vous avez dit repetition? il est tard...) republicain que des cabinets de lobbyistes... Je developperais a partir des elements receuillis ici!

Washington DC, jour 2!

Que vous dire, que vous dire...

J'ai bien failli ne pas rentrer dans le Congres, pour deux malheureuses bouteilles de cidre de glace au fond de mon sac, destinees a nos interlocuteurs. Finalement, apres une tentative de finauderie avec les services de securite qui aurait pu mal se finir, ca rentre, avec le sourire en prime!

Visite impressionnante, entre les couloirs d'un kitsch absolu, les salles dans lesquelles siegent ou ont siege les representants, les senateurs et la Cour supreme, tout de meme impressionnantes et l'aile ultra moderne construite apres le scandale du Watergate... Le tout a des dimenseions hallucinantes, de l'interieur comme de lexterieur. C'est juste magnifique!

Un lunch mexicain dans la plus grande gare des Etats Unis plus tard, c'est le depart pour l'ambassade de France. La deuxieme lus grande des Etats Unis derriere le Canada, la plus grande ambassade francaise du monde. Premier rencontre : un ancien de Sciences Po Bdx... Seconde rencontre : un ancien de Sciences Po Lyon... On est entre nous...

Heureusement, notre interlocuteur de la journee nous sort de cette entre-soi peu propice a la stimulation intellectuelle. Ancien membre du cabinet de Raffarin (apres avoir fait deux cabinets de ministres et un "cabinet" du President de l'Assemblee Nationale, Olivier Pitton est charge des strategies d'influence de la mission economique. Un festival. Une heure et demie de debat energisant au possible. Comment faire pour que les Americains se debarassent de l'image negative des Francais qu'ils ont acquise? Organiser des voyages en France pour leur faire decouvrir que tout n'est pas mauvais chez nous! Pitton a creee son poste, il est son propre boss, il est contractuel : de quoi avoir une marge de manoeuvre qui lui permet de visiblement s'eclater. Tres bon moment.

Et puis une petite ballade dans Geogetown, le quartier historique qui a refuse a l'epoque d'etre deservi par le metro pour eviter que les Noirs ne puissent venir. Du coup, plus si chic, mais toujours mignon et plein de boutiques sympas. Je me permet meme quelques mots de perse avec un vendeur de cravates en plein business avec Felix.

Plus le temps pour un musee, on prend le metro (diablement efficace) pour rentrer dans notre banlieue. A J+2, le constat, c'est que notre sejour est bigrement iconoclaste, et ca fait bigrement plaisir!

Je n'arrive pas a mettre en ligne nos superbes photos du capitole, de la maison blanche, du Mac Do ou de nos cravates, c'est dommage, mais ca viendra!

jeudi, novembre 02, 2006

Washington, jour 1!

Premier jour a Washington DC, tres bonnes impressions!

Les rencontres de la journee, avec Anita Epstein et Eliott Feldman (voir post precedent) furent tout a fait complementaires. Le pouvoir comme si vous y etiez : grand buildings, halls couverts de marbre, couloirs feutres, salle de reunions luxueuses et avec vue imprenable. Des fauteuils dans lesquels on s'enfonce delicieusement, un accueil 5* et, tout de meme, des interlocuteurs passionants.

D'abord, un mot sur la ville : tout simplement agreable! Une temperatur comme on en a pas vu a Quebec depuis septembre (il fait chaud!), des rues avec des arbres, des gens sympas... : la vile n'est pas hostile. Notre halte tourisme de la journee: la Maison Blanche. On a beau dire, ca impressionne, ce batiment pas si grand que dans mon imagination, protege simplement par des grilles qu'il serait facile de franchir...n'etaient les snipers qui se baladent sur le toit. Mais toujours beaucoup de vert, c'est propre, des ecureuils... On se sent bien ici!

Les rencontres :

Anita, la self-made woman qui tutoie les gouverneurs et les Congressmen. La campagne pour sauver New York de la faillite a partir de 1978, partie un peu de rien, l'a propulsee. Un principe : ne travailler que pour les causes auxquelles elle adherre personnellement. Un exemple: les avocats mexicains. Les producteurs d'avocats de Californie bloquaient depuis longtemps toute importation d'avocats mexicains, arguant qu'ils etaient contamines et representaient un danger pour les consommateurs. Or, les Mexicaines exportent leurs avocats partout dans le monde, sans probleme sanitaire. Ils s'attachent les services d'Anita, qui commence par commander une serie d'etudes scientifiques sur les avocats mexicains. Elle diffuse ensuite ces etudes aupres des membres du Congres, et met en place une campagne de "grassroots" lobbying, en organisant la redaction de lettres par des citoyens americains a leurs representants sur le principe "on veut des avocats mexicains qui nous permettront de manger des avocats moins cher". Les producteurs californiens repliquent en utilisant l'argument economique de leur ruine prochaine...ce qui leur vaut de se decredibiliser, puisqu'en regle generale, ils possedent les terres agricoles sans en tirer leur principale revenu (dentistes, businessmen, etc.) et en y employant massivement des mexicains illegaux. La cause est gagnee, et les avocats mexicains penetrent enfin le marche US. Bilan : "les americains mangent plus d'avocats et la principale region du Mexique qui produit des avocats se porte mieux". Quelles pratiques s'autorise t'elle, quelle pratique s'interdit-elle? Deux principes : la legalite et la maniere dont l'affaire sera traitee dans les journaux le lendemain.

Elle est republicaine (son mari est democrate, ils ont deux televisions pour ne pas se battre), a tendance a soutenir Bush et trouve qu'il y a trop de musulmans dans les capitales europeennes. Malgre tout, un personnage sympathique!

Feldman nous recoit dans une suite hyper luxueuse avec une vue incroyable sur K-Street, la rue ou se concentrent (plus ou moins) les lobbyistes de DC. Des le debut, bonhomme impressionnant qui nous fait d'emblee une distinction entre les lobbyistes, qui "vendent un acces" et les avocats, aui "vendent un plaidoyer". Il se place dans la seconde categorie...pour nous dire d'emblee que le droit ne suffit jamais a faire avancer une cause, et qu'il est necessaire d'avoir des pratiques "informelles" (ie qui n'ont pas trait au droit) pour aboutir, type contact avec les representants, participation a des auditions informelles ou formelles, etc. Quelques considerations interessantes sur la tendance des cabinets de lobbyistes ou d'avocats d'embaucher des anciens "insiders" (anciens elus ou membres d'agences gouvernementales) pour s'assurer un acces aux spheres de pouvoir.

Quelles causes accepte t'il? Premier principe : le client a t'il les moyens de payer? (le monsieur prend plus de 500$/heure...). Deuxieme consideration : avons nous les competences? (il s'occupe principalement de tout ce qui passe les frontieres, biens, services, personnes).

Demain, visite du Senat et rencontre des lobbyistes de l'Ambassade de France, et, si plus en forme qu'aujourd'hui (la route d'hier se fait encore sentir), un musee!

mercredi, novembre 01, 2006

Washington DC : etape 1 => y arriver

Un depart de quebec par O degres, 18 heures de routes, une douane a laquelle mon respect de la loi m a coute mon sac de clementines (et un tres drole : "What the purpose of you trip?""Well, tourerism", pris pour "terrorism" bien sur, par Felix endormi!), un passage involontaire par Manhattan et le Bronx, un arret retrouvailles a l aeroport international de Newark, encore de la route, des affiches electorales partout, 1H30 de tour et detours dans une banlieu de DC (Alexandria, ou George Washington avait son pied a terre, tout de meme!) et nous y sommes!

Ca commence ce matin, je vous raconte ce soir sans faute!