jeudi, mai 31, 2007

Ici et ailleurs, ici


"Tu sors par la porte et tu rentres les fesses pleines de confiture. C'est incroyable. C'est incroyable."

Le costume est chic, bien qu'un peu passé, les cheveux sont soignés, le visage noble. Un bel homme, qu'on sent venir du "monde", d'un endroit où l'on respecte les conventions. Là, il n'est plus là. Ou plutôt il s'est fait de ce "là" non plus "le" monde, mais "son" monde. D'ailleurs, il fredonne Aznavour: "Emmenez moi, au pays des merveilles..."

Qu'est ce qui l'a fait partir, ce bel homme du RER C? On ne saura pas...

Un bon prélude à la semaine prochaine, au contact de la folie, pendant laquelle vous voudrez bien m'excuser de ne pas poster avec régularité.

lundi, mai 28, 2007

"C'est recommandable"


Je ne sais pas si j'ai déjà parlé de JR, photographe dont un projet a été (brièvement, voir le post précédent) exposé sur le Mur et ailleurs en Israël et Palestine.

En tout cas, il fait des belles photos, de tout, de tous et de partout, qu'il met en ligne sur son beau site.

PS: Et j'ai mis de la nouvelle musique! Things are getting better.

Le Mur, espace d'expression?


De nombreux projets artistico-politiques sont menés depuis 2004 pour lutter contre le Mur. Des trous en trompe-l’œil dans le Mur laissent voir le ciel bleu, l’horizon, la mer, ou simplement…un paysage d’oliviers, tel que visible avant l’érection des 8/9m de béton. Une petite fille accrochée à des ballons s’envole, Gandhi rappelle l’efficacité de la non-violence, JR colle des photos géantes, portraits croisés d’Israéliens et de Palestiniens.

Bien joli, tout ça. Faut dire qu’il y a de la surface à recouvrir… Pourtant, de plus en plus, les projets font long feu, et les fresques ou les photos sont recouvertes d’inscription ou arrachées. Par les Palestiniens. Alors, quoi ? Ils préfèrent un Mur tout gris ?

Il préfèreraient pas de Mur du tout, bien sûr. En attendant, hors de question que le Mur ne devienne un « bel » objet,. Peindre dessus, le décorer, pourrait contribuer à l’ancrer dans le paysage – dans la vie. D’un point de vue Palestinien, ce Mur doit demeurer une verrue dans le paysage, pour ne jamais oublier qu’il n’a rien à faire là.

Il est intéressant de noter que c’est l’inverse côté israélien, puisque partout où le Mur est visible par des populations juives, il est soit peint en trompe-l’œil, soit recouvert d’une couche de pierre de Jérusalem, pour lui donner un peu d’allure.



jeudi, mai 24, 2007

La Gauche, avec un grand G? (2)


Alors qu'Hollande ne se sollicitera pas de quatrième mandat à la tête du PS, infirmant probablement l'hypothèse selon laquelle il fonderait un grand parti de gauche pour contrebalancer l'UMP, l'idée de la Gauche rassemblée est reprise par Noël Mamère sur son site.

Bien placé pour parler puisqu'en tandem avec Naïma Charaï, militante socialiste, il invoque l'urgence de "pouvoir compter sur une Gauche combative, en mesure de s’exprimer à l’Assemblée, de résister et de proposer un autre projet de société ; celui qui a été défendu par les candidats de la Gauche au premier tour et par Ségolène Royal au deuxième tour."

"A l’Assemblée Nationale, c’est ce projet que je veux défendre, fondé sur des valeurs de solidarité, de protection, de redistribution de nos richesses et de tolérance ; un projet qui prône la paix civile et sociale contre la logique de l’affrontement : qui croit aux vertus de la responsabilité collective contre l’exaltation de la concurrence et du chacun pour soi ; qui revendique la laïcité comme rempart contre les dérives communautaristes ; qui oppose une société multiculturelle riche de sa diversité au ministère de l’Identité nationale, de l’Immigration et de l’Intégration ; qui défend les biens communs et le principe de précaution, désormais inscrit dans notre Constitution, contre les lobbies chimiques et agricoles qui polluent notre environnement, détruisent nos sols et éliminent nos paysans.", écrit-il.

Pourtant, le CNIR des Verts ("parlement") a rejeté dimanche l'offre du PS, pourtant généreuse au vu des résultats de D.Voynet. Une position qui "fait planer la menace de l’éclatement", selon Noël.

A suivre...

mardi, mai 22, 2007

Juppé l'écolo

J'ai du mal à comprendre comment Juppé, qui n'a pas réussi à mettre en place la collecte sélective des ordures à Bordeaux en 10 ans de Mairie (1995-2004 et depuis 2006) et 4 ans de présidence de la Communauté Urbaine (2001-2004), se retrouve propulsé au Ministère du développement durable, avec les ONG béates après son "Grenelle de l'environnement"...

Enfin, comme l'écrivait je ne sais plus quel blogueur, c'est un signe fort aux délinquants du pays tout entier: oui, la réinsertion est possible.

lundi, mai 21, 2007

La Gauche, avec un grand G?


Je ne sais pas si la vie est bien ou mal faite, mais pour mon premier tractage au nom du MJS dans ces législatives, je me suis retrouvé à distribuer des tracts...Noël Mamère. C'est que sur la 3ème circonscription de Gironde, Allelluia!, Verts et PS ont réussi à se mettre d'accord pour présenter une candidature unique de Noël, avec pour suppléante Naïma Cheraï, PS.

Bref, tout ça pour dire que je me suis retrouvé à écumer le marché avec le moustachu, star internationale en ses terres, et tout plein de Verts. Bon, moi qui avait joué mon départ discrètement, là je me suis retrouvé les pieds dans le plat. Sourires amusés des quelques "copains" qui se rappelaient de moi.

En fait j'ai passé plus de temps à discuter avec Clément, ancien Président des Verts Aquitaine, qu'à tracter (Noël gérait très bien son image et sa popularité tout seul!). Et tenez vous bien, il paraîtrait qu'Hollande prépare un grand parti, une "UMP de gauche", qu'il voudrait baptiser... "La Gauche". De DSK à Gayssot.

Je suis pour.

jeudi, mai 17, 2007

On croit que c'est fini...

Je passe la frontiere, assez facilement. Mythique, le soupir blase de la douaniere israelienne quand elle me demande, le doigt sur mon visa de Gaza, ce que je faisais en Israel et que je lui reponds, avec un grand sourire: "Backpacking, madam!". Les douaniers jordaniens sont plus penibles (et moins jolis). Mais tout ca s'arrange et je sors. Fin du voyage?

Non. Je me retrouve (ne me demandez pas comment, c'est complexe) dans une voiture avec un "Palestinien de 1948" (les Arabes qui sont restes chez eux et qui ont maintenant la nationalite israelienne) et un refugie originaire de Jenin, Cisjordanie, exile a Amman.

Les deux heures les plus dures du voyage, je crois. "Mon grand pere, qui est parti avec toute la famille a Amman en 1948, m'a montre des photos de notre maison a Haifa. Une superbe maison, tres grande, avec beaucoup de terrains agricoles dans la banlieue de la ville. J'y suis retourne. Elle existe encore, habitee depuis par des Juifs. Ma famille, ceux qui sont partis a Amman, vivent aujourd'hui a 8 dans 20 m2, sans terre. Ils sont censes penser quoi?"

L'autre, le refugie de Jenin: "Avant 1948, les Juifs, qui etaient la depuis longtemps, les Chretiens et les Musulmans vivaient tres bien ensemble. Chacun connaissait son voisin, tout le monde parlait l'arabe, travaillait ensemble... Mais les Juifs qui viennent de Pologne ou de Russie, que connaissent-ils de la Palestine? Que connaissent-ils de moi, en tant que Palestiniens? Pourquoi ont-ils plus de droits que moi sur ma terre?"

Le lendemain de la commemoration de la Naqba (la "catastrophe" de 1948), c'est un beau rappel que la question des refugies demeurent brulante, non pas seulement politiquement, mais humainement, pour les 7 millions de Palestiniens deplaces depuis 1967.

Des solutions, me demanderez vous? Eux n'en avaient pas. Moi non plus, ca se saurait.

mardi, mai 15, 2007

C'est fini...

C'est le depart pour la Jordanie demain. Prendre le bus israelien a Jerusalem, pour se rendre au point de passage le plus au nord (Sheikh Hussein)...en traversant la Cisjordanie, histoire de ne pas oublier l'occupation en partant.

On commemore aujourd'hui le 59eme anniversaire de la Naqba chez les Palestiniens et les Israeliens eclaires. Les autres celebrent le 40eme anniversaire de la "reunification de Jerusalem".

Moi je ne celebre rien, j'ai juste envie de dormir un peu, de boire de l'arak en fumant un narguile et en mangeant quelques baklavas.

Merci de m'avoir lu pendant cette periode palestinienne d'IR, qui devrait continuer a vivre, un peu bancal, un peu irregulier et lunatique...

Un peu incertain, finalement.

dimanche, mai 13, 2007

J'aime bien

Le coup de gueule de Quatremer sur l'attitude de Sarko ces derniers jours.

samedi, mai 12, 2007

Petra, under the rain

Il y a en moyenne une journee de pluie durant le mois de mai en Jordanie. C'etait aujourdhui. Ca, on a pas ete embetes par le monde a Petra. D'ailleurs, on a pas eu le temps: apres avoir passe 20 minutes dans notre grotte au sommet de la montagne en attendant que la pluie (et les torrents consequents) se calment, on etait tellement frigorifies que ce fut direction AlJazeera/The a l'hotel.

Cela dit, hier il faisait beau, on y etait aussi, et c'etait magique. Grandiose. Superbe.

Demain, retour a Ramallah apres ces deux jours de tourisme aps exactement reposants mais bien agreables.

jeudi, mai 10, 2007

Hallucinations?


Bonjour;

Comment allez vous?

Ici, ca va. Ca va bien. Ca plane, on pourrait dire, meme. Ca plane haut. "Dans la quatrieme dimension", comme dirait Momo. Du coup, c'est un peu surrealiste.

Surrealiste, cette nuit a la belle etoile sur la terrasse de l'appartement de quatre jeunes espagnols qui bossent a Ramallah, avec vue sur la Moqata. Mais ce n'etait que le debut.

Surrealiste, d'apprendre que le centre pour enfants handicapes que nous avions visite il y a tout juste une semaine, a Jerusalem-est, a ete detruit hier par l'armee israelienne. Mais ce n'etait que le debut.

Surrealiste, cet animateur essayant de gerer tant bien que mal son petit groupe de gamins sur l'esplanade du Mur des Lamentations, M-16 en bandouillere. Un M-16, c'est un fusil mitrailleur, pour les non familiers. Mais ce n'etait que le debut.

Surrealiste, cette partie de petanque a Ramallah, au coucher du soleil, avec le patron de l'hotel AlWedeh et ses accolytes du "Club de petanque de Ramallah". Oui monsieur. Mais ce n'etait que le debut.

Surrealiste, l'agitation et les tirs qui montent d'un coup de la rue alors que j'ecris ce mail. Un Jeune Fatah que ses pairs soupconnent d'etre un espion. Mort, pas mort? La police s'en mele. Mais ce n'etait que le debut.

Surrealiste, la lecture du mail de Lara, qui est rentree hier en France, apres s'etre faite copieusement trifouiller physiquement et psychologiquement. Mais tout ca, ce n'est que le debut.

Demain soir, je serai a Petra. Surrealiste, aussi, sans doute. Comme le petit voyage de Sarko sur son bateau. On vit dans un monde, j'vous jure, ma bonne dame...

Les faits sont sacres, les commentaires sont libres


Sud Ouest parle de mon depart des V/JV. Je tiens preciser que:


1. Il va de soi que ce n'est pas moi qui ait prevenu J.Rousset, mon depart n'avait evidemment pas a etre mediatise.

2. Le sit-in dans la cour du Palais Rohan etait une action collective, a laquelle tout le monde avait apporte sa pierre (et sa voix!).

3. La conclusion, tiree de mon blog, est un peu pedante quand elle est dans un papier comme sud ouest. Il faut la remettre dans le contexte de mon blog, generalement lu par quelques amis et parents, et dans le contexte de l'ecriture de ce post d'il y a maintenant presque un mois: un coup de gueule sans pretention.


Que les gens qui se sentent blesses, outrages, molestes ou autre par l'article de Julien Rousset veuillent bien m'excuser. Sur le fond, je suis toujours pret a en discuter!

mardi, mai 08, 2007

Tortures en Israel?

Un article du monde sur un rapport denoncant les pratiques d'interrogatoire des Israeliens. Mais c'est pas grave parce que "ca a contribue a sauver la vie de nombreux Israeliens dans le passe".

Contre le pathos


On m'ecrit que mes comptes rendus de rencontre sont trop longs (j'avoue, j'avais promis) et manquent d'emotion, de rencontre, de spontaneite.


Je plaide partiellement coupable (ca doit etre moyennement juridiquement viable, ca). Le compte rendu de la rencontre avec Warschawski hier etait long et sans doute arride, je n'ai pas pris le temps de l'enrober un peu. Soit.
Je crois que dans un voyage "politique" comme celui-la, l'emotion dessert plus qu'elle ne sert. Bien sur, c'est plus facile a lire. Pauvres enfants enfermes, pauvres fermiers prives de leur terre, pauvres mourants bloques au checkpoints, pauvre, pauvre de nous, qu'avons nous fait! Et vous, vous lisez ca, et vous vous dites:


1) Il y a des gens qui ont l'air de souffrir, la-bas

2) Dans quel etat il va rentrer, le gamin

3) En tout cas, j'ai pas envie d'y aller


Et moi j'ai echoue a vous montrer (un peu) l'aspect politique et systematique du conflit. L'humain est au coeur de nos projets : le centre de vacances francopalestinien n'est qu'humain, et si on se met a y penser en terme politique, a quoi bon sortirpermettre la rencontre entre 15 gamins palestiniens et 15 francais alors que 500 000 autres gamins sont en train de mourir dans la Bande de Gaza? Mais si je ne faisais que mettre bout a bout des histoires tragiques de familles avec deux martyrs, trois prisonniers et un handicape, on ne decollerait pas. Venez voir, pour ca, je vous y invite sincerement. Ou juste, venez voir les gamins au centre de vacances (ouvert a tous!) en juillet, discutez avec eux.


Aujourd'hui, mon objectif est de prendre un peu de recul par rapport a cette situation. Si on ne prend pas un peu de hauteur (physiquement : de haut, on voit mieux certaines choses), on passe completement a cote du systeme, dans tous les sens du terme, que represente l'occupation. Et ce serait dommage, parce que la situation ici, est POLITIQUE avant, bien avant, d'etre HUMANITAIRE. Les Palestiniens n'ont pas (quoique, ca commence) besoin de sacs de farine, mais de liberte. Ils n'ont pas besoin de nos larmes, mais de notre action concrete.


L'un - le recul - ne devrait pas etre exclusif de l'autre - l'emotion-. Je vais faire un effort pour faire taire le monstre froid qui est en moi, et retrouver un peu de naivete.

lundi, mai 07, 2007

Une vision israelienne de la colonisation

ATTENTION: CARTE DE 2002, POUR INFORMATION GENERALE. VISITER LE SITE DE BTSELEM POUR MISES A JOUR.


Rencontre avec Michel Warschawski, Alternative Information Center, 07/05/2007, Jerusalem
Compte rendu brut.


La colonisation des territoires occupes en 1967 repond a une logique tres pointue et perverse.
Elle repond a des objectifs differents en Cisjordanie et autour de Jerusalem.

En Cisjordanie, l'objectif est spatial, et non demographique. En effet, il est tres rapidement apparu aux Israeliens qu'il leur etait impossible de vouloir rattraper la population arabe et de judeiser ainsi la Cisjordanie. La question est alors de savoir comment creer progressivement une extension d'Israel dans des zones peu peuplees, afin d'integrer ces colonies au territoire israelien. 90% des colons de Cisjordanie se trouvent aux marges. Les petites colonies au coeur de la Cisjordanie sont maintenues soit comme future monnaie d'echange soit comme concession au colons ideologiques, mais elles posent probleme et ne rentrent pas dans le plan global de colonisation.

A Jerusalem, l'objectif est clairement demographique. L'idee de "Jerusalem reunifiee", qui justifie la colonisation autour de la Vieille Ville, a l'est, est une mystification. Les limites de la municipalite de Jerusalem, decidees en 1967 par les Israeliens, ne correspondent a aucune realite, et recouvrent des quartiers qui n'ont jamais ete, depuis les temps bibliques, consideres comme Jerusalem. Ces frontieres s'arretent a Ramallah au Nord, a Bethlehem au Sud, et a Abu Dis a l'est: le plus de surface possible, avec le moins de Palestiniens possible. Par exemple, dans la region de Bethlehem, les terres de Beit sahour ont ete confisquees et sont devenues la colonie de Har Oma, celles de Beit Jela sont devenues Gilo, le Mur gardant a l'exterieur (ou a l'interieur, suivant la perspective adoptee...) les palestiniens. En 1967, il y avait a Jerusalem (Est et OUest) 70% de Juifs et 30% d'Arabes (chretiens et musulmans). Depuis, tout a ete fait pour maintenir cette proportion; objectif atteint puisqu'on compte aujourd'hui environ 200 000 juifs a l'Ouest, 200 000 colons a l'est et 200 000 palestiniens a l'est. Un comite interministeriel pour Jerusalem est responsable de la politique de judeisation de la Ville depuis 1967. Tres bon fonctionnement, avec la mise en place de 4 axes strategiques:

1)Amenagement du territoire, via les "zones vertes", qui sont les zones non construites en 1967 entre les villages palestiniens de Jerusalem-est et qui ont ete interdites a la construction par Israel, empechant l'extension naturelle des villages. les habitants ont le choix entre construire dans ces zones sans permis (=> destruction) ou quitter les limites de Jerusalem et perdre ainsi leur statut de resident.

2)Politique de regroupement familial qui interdit dans l'immense majorite des cas a un(e) Palestinien(ne) venant de l'exterieur des limites etendues de Jerusalem de rejoindre son/sa conjoint(e) a l'interieur de ces limites. La encore, les menages n'ont d'autres choix que de s'installer hors des limites. (NB: les palestiniens de Jerusalem est ont le statut de resident sur le territoire israelien (dans leur propres villages), comme un francais qui souhaiterait habiter en Israel. Ce statut, considere comme un cadeau d'Israel, peut se perdre en cas d'absence prolongee (etudes, travail...) de Jerusalem, generant un grand nombre d'apatrides).

3)La politique de colonisation: les zones vertes, qui recouvrent des terres utilisables par leurs proprietaires palestiniens (sauf pour la construction), peuvent etre expropriees "dans l'interet public" (comme dans tout pays avec systeme d'occupation des sols moderne)...sauf que cette expropriation de proprietaires palestiniens se fait EXCLUSIVEMENT au profit de nouvelles habitations israeliennes (colonies).

4) Le Mur. Des 1992, les bouclages ont commence a couper Jerusalem du reste de la Cisjordanie. Jerusalem etait le coeur economique, culturel, politique, social, etc. de la Cisjordanie. Avec cette politique de coupure des arteres, le coeur est mort. Ainsi de l'hopital de Jerusalem, hopital national. Avec les bouclages, cet hopital est devenu disproportionne par rapport a la population qui y avait acces, en meme temps que la population de Cisjordanie connaissait de graves carences en terme d'acces a la sante. Dilemne pour les Palestiniens: ratifier cette mort de Jerusalem et creer un hopital a Ramallah ou continuer a "faire comme si". Resultat de cette politique : tous les cadres sociaux, politiques et economiques sont partis hors les limites de la Ville.

En CIsjordanie, plus qu'une politique de controle (ICAHD), c'est d'une politique d'insularisation qu'il s'agit: il faut passer d'une situation ou les colonies sont des ilots au milieu de terres et de villages palestiniens, a une situation inverse ou ce sont les villages palestiniens qui sont des ilots. Principe geometrique de base : dans un espace a deux dimensions, il est impossible de concilier uen continuite palestinienne et une continuite israelienne. Pour Sharon, priorite a la continuite israelienne, dans la droite ligne de Ben Gurion (plus que de la droite israelienne): peu importent les symboles (un Etat Palestinien? Avec un President?), ce qui compte c'est le concret. Cependant, les Etats Unis tiennent a une "contiguite" des territoires palestiniens => passage a un espace en trois dimensions, avec des ponts et des tunnels pour assurer les 2 continuites.

Parenthese sur la "deuxieme Intifada": pour M.W., erreur de perception, car si la premiere intifada a ete un soulevement palestinien, ce qu'on appelle la seconde INtifada a ete la REACTION palestinienne a un plan israelien de reconquete des concessions des annees 1990 qui s'est mis en place a la faveur d'un reframing du conflit (on passe d'une lutte pour la souverainete a une expression du terrorisme mondial).

Les perspectives: du cote israelien, on a oublie les palestiniens, qui ne sont plus qu'un eczema superficiel. En aucun cas besoni d'aller chez le medecin, encore moins d'amputer: on peut bien vivre en l'etat. Cote palestinien, fort retrait sur soi meme: on cherche avant tout a faire vivre sa famille, sa ville, a envoyer ses enfants etudier a l'etranger. Les 6 dernieres annees ont epuise les palestiniens, qui reprennent leurs forces. Mais pas abandon, plutot patience, couplee a une forte consicience de l'Histoire : "ca sert a rien de s'exciter, on en a vu d'autres, ca finira par passer, comme toutes les autres occupations" (les palestiniens ont ete occupes 36 fois). En parallelle, deliquescence de la societe israelienne, avec ghettoisation et pauperisation, sans parler de la defaite militaire de l'ete 2006.

Comment concilier une politique de colonisation avec les imperatifs juridiques et internationaux de gel de cette meme colonisation? AU moment du trace des limites des colonies, les militaires ont pris soin de faire des limites tres larges, recouvrant toutes les terres, jusqu'a la colonie voisine, couvrant ainsi toute la zone c. Du coup, possibilite de creer une nouvelle colonie sur une nouvelle colline en disant que ce n'est qu'une extension de la colonie existante, qui peut etre tres loin (Maale Adunim fait aujourdhui plus de 20km de long...).

Lieberman, president du Conseil des colons de Cisjordanie: c'est une illusion de vouloir assurer majorite juive en Cisjordanie. L'idee est plutot de garantir une continuite avec Israel aux colons, en modifiant le paysage. Il est tres important de marquer le paysage, par des stations essences, des zones industrielles fantomes, des drapeaux, pour donner l'illusion aux colons de ne pas quitter Israel, meme quand ils sont au coeur de la Cisjordanie. Ainsi, meme avec peu de colons, on en vient a oublier les palestiniens.

dimanche, mai 06, 2007

Notre voiture attaquee a Gaza...


...par un gamin et son pistolet a eau rose fluo.

Respectant scrupuleusement les consignes du Consulat, nous ne sommes pas partis a la recherche d'Alan Johnston, ni n'avons pris de bain de minuit nus comme Manu le souhaitait(coucher de soleil paradisiaque sur la mer et le petit port de Gaza!). En fait, nous avons passe la plus grande partie de notre temps en reunion a l'hotel. Un peu frustrant d'un point de vue "journalistique".

Bien sur, il y a quand meme eu le checkpoint d'Erez, toujours plus grand, gros, long, moderne.

Bien sur, il y a quand meme eu toutes ces armes, ces impacts de balles et d'obus, ces maisons detruites, sur le chemin.

Bien sur, il y a eu toutes ces histoires que les enfants ont souhaite nous faire partager. Les histoires de l'ete 2006, quand il n'avaient pas pu sortir de la Bande pour venir en France. L'histoire de Huda, qui a vu sa famille mourir sur la plage en juin dernier, l'histoire de Beit Hanoun en novembre 2006. Ca c'est pour les histoires vues a la tele. Pour le vecu, les bombes sonores en permanence, les avions qui passent le Mur (du son), et puis cette jeune fille de 24 ans, tuee jeudi, devant leurs yeux, a l'entree de leur centre de loisir, d'une balle dans la tete (par un Palestinien).

Mais surtout, il y a eu le plaisir de retrouver ces enfants, leur plaisir, leur maniere de raconter leur sejour en France il y a deux ans, leurs echanges avec les enfants francais qui durent jusqu'a aujourd'hui, leur envie d'y retourner. Les parents qui nous parlent de comment les enfants ont change apres leur sejour, de comment ils nous ofnt confiance pour l'annee prochaine. Les moments de complicite avec Ihab, Mahmoud, Jumah, Niveen, meme apres un an et demi.

L'envie d'avancer dans cette voie, finalement!

samedi, mai 05, 2007

Boire la mer a Gaza

Un tout petit message insignifiant pour rassurer ma maman : tout va bien, nous sommes barricades dans notre hotel, la mer est tres belle mais on a pas le droit de sortir, on a vu les enfants, j'ai plein d'histoires droles et pas droles a vous raconter, peut-etre.

vendredi, mai 04, 2007

Evolution

Il est sans doute preferable de parler de l'evolution de la situation aujourd'hui, c'est a dire avant demain, jour de notre depart pour Gaza.

La question revient : "c'est comment par rapport a avant?". Avant, pour moi, c'est seulement 2004, 2005, 2006: ca relativise la pertinence de la comparaison. Et ca ne vaut que pour la Cisjordanie. Et c'est une vue personnelle.

D'abord, un constat: les Palestiniens ont moins d'espoir que jamais. L'Intifada ne leur a rien rapporte, la mort de Yasser Arafat ne leur a rien rapporte, la fin de l'Intifada ne leur a rien rapporte...

Sur le terrain, l'occupation s'est institutionnalise. C'est plus propre, il y a moins de place pour l'improvisation, donc moins de chances de bavure. Mais le fond du systeme, ses fondations, demeurent et sortent renforces de cette institutionnalisation.

Les checkpoints principaux, qui n'etaient que des blocs de betons avec au mieux un toit de tole il y a 3 ans, sont aujourd'hui des terminaux modernes, dans lesquels on a plus de contact direct avec les soldats. Il y a aussi des toilettes, des panneaux qui se veulent aimables ("Welcome to Atarot terminal", "Have a nice and secure stay in Israel"...). Alors, un progres? Sauf que plus c'est solide, plus ca va durer...alors que des checkpoints comme celui de Qalandia ne sont pas du tout sur la ligne verte, base unique d'un futur reglement de paix. Les checkpoints volants, au coeur de la CIsjordanie, se passent (relativement) plus facilement qu'avant, mais demeurent, et tout le monde s'y habitue. Les colonies du coeur de la Cisjordanie, les routes qui y vont, affichent toujours avec plus d'arrogance la volonte colonisatrice d'Israel: ainsi, au checkpoint de Zatar' (entre Nablus et Ramallah), tous ces drapeaux israeliens et meme une statue geante symbolisant le chandelier a 7 branches des juifs... La encore, on est a plusieurs (dizaines de) kilometres de la ligne verte.

Le Mur avance, tourne, coupe et separe, sans qu'il ne soit possible d'y resister. Il ne tue pas directement, comme le faisaient les incursions, il brise, affame, appauvrit, a moyen terme. Le Mur n'est pas un evenement, c'est un processus.

Moins de spetacle, donc. Moins de sang, moins de tirs, moins de bombardements. C'est propre, carre, ca brille. Pourtant la situation est explosive, entre les travailleurs du public sans salaire depuis un an, les agriculteurs prives de leurs terres et de leurs debouches, la montee de groupes nouveaux et pour le moins radicaux dans la Bande de Gaza...

La "matrice de controle" est toujours plus serree, plus efficace, et fait de moins en moins d'erreur susceptibles de la remettre en cause (morts d'enfants, incursions massives, etc.)

Demain soir, si je trouve un cybercafe qui n'aie pas ete detruit, des nouvelles fraiches de Gaza, et avec une touche d'espoir puisque nous devons y rencontrer les enfants qui viennent en France en juillet.

mercredi, mai 02, 2007

Le "Ministere de la Defense" palestinien


Saida, District de Tulkarem.


Il n'y a pas de Ministere de la Defense palestinien - c'est bien sur interdit par Israel. Puisque l'enjeu du conflit est, principalement, un enjeu de territoire(s), "le Ministere de la Defense palestinien, c'est le Ministere de l'Agriculture". C'est l'idee du jour, qui nous a ete glisee par Thomas, cooperant francais qui travaille au Palestinian Farmers Union, ONG agricole palestinienne. C'etait a Saida, petit village de la region de Tulkarem (Nord ouest de la Cisjordanie).


La resistance a la confiscation des terres (par le Mur, par les colonies...) passe par la resistance des paysans palestiniens a toutes les formes de pression (achats des terres, violences, arrachages, destruction de recoltes, restrictions a l'exportation...) que peut exercer Israel sur eux.


Pour cela, les agriculteurs Palestiniens doivent pouvoir vivre de leur terre. C'est l'idee du PFU: positionner l'huile d'olive (principale production agricole) palestinienne sur de nouveaux marches a l'export, principalement europeens, pour ameliorer la rentabilite des terres. Sur 15 000 tonnes a 20 000 tonnes produites par an en moyenne, 8 000 a 10 000 sont absorbes par le marche interieur palestinien, le reste etant traditionnellement destine a l'export vers les pays voisins. Depuis que la Jordanie a developpe sa propre production et que la marche israelien est ferme par l'Intifada, les Palestiniens se sont trouves dans l'incapacite d'envoyer leur production non consommee localement a l'etranger.


Mais pour concurrencer la production intensive de l'Espagne et de l'Italie, il faut trouver des niches de commercialisation. Ce sera l'excellence, le bio, et le commerce equitable. D'ou un gros et remarquable travail d'organisation en cooperatives des paysans et d'etablissement de normes de qualite.
La morale de l'histoire: achetez de l'hiule d'olive palestinienne.
L'autre morale, qui revient comme une rengaine ces derniers jours, c'est cette parole d'un paysan de Salfit (Nord de la CIsjordanie): il faut arreter de ne montrer de la Palestine que les attentats, les attaques, les pierres, les incursions. Mais faire connaitre le savoir-faire des paysans de la Palestine, la qualification de ses travailleurs, l'imagination de ses artistes, la vie de ses enfants...
On y pensera! :-)
Photo: Vue du moulin cooperatif de Saida, au premier plan un olivier, les taches blanches en bas, ce sont des serres, et le S de sable que l'on devine au loin et au centre, c'est la saignee du Mur.

mardi, mai 01, 2007

Jerusalem selective

En haut a gauche, le Mur, qui disparait derriere la colline. Derriere, la Cisjordanie telle que vue par les Israeliens. En fait, derriere le photographe, la ligne verte est deja a quelques kilometres. En face, un groupe de maison. en haut du chemin blanc. Devant le Mur. Probleme: ils n'ont pas de carte d'identite de Jerusalem. AUtre probleme: le Mur les coupe de la Cisjordanie, dont ils ont les papiers d'identites. Si un des membres des 40 familles qui habitent la met le nez dehors, c'est un peu comme si un palestinien de Jenin se balladait a Tel Aviv.

40 familles illegales, chez elles. C'est ca, entre autres, la "matrice de controle".

(voir compte rendu de la rencontre avec l'ICAHD ci-dessous, et voir photos sur flickr, lien a droite).

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Rencontre du mardi 1er mai, Jerusalem

International Comitee Against House Demolition.

Pour Jeff Halper, fondateur de l'ICAHD, les destructions de maisons dans la wone de Jerusalem Est font partie integrante de ce qu'il appelle la "matrice de controle" des Palestiniens par les Israeliens, avec d'autres outils (Mur, Colonies, frontieres, etc.). Les moyens utilises par l'ICAHD pour lutter contre ces demolitions sont a la fois legaux (proces, appels...) et physiques (desobeissance civile).

Caterina souligne l'importance des cartes pour comprendre les enjeux et avoir une vision globale de la matrice (voir cartes sur CDRom).

LES ACCORDS D'OSLO
Les accords d'Oslo ont cree differentes zones en Cisjordanie : zones C, sous controle total israelien, zones B, sous controle militaire israelien, et zones A, sous controle total palestinien. Cependant, depuis le debut de l'Intifada, l'armee israelienne entre regulierement dans les zones A (Naplouse, Jericho, Ramallah...). Le deplacement pour les Palestiniens est complique par ce decoupage, puisqu'ils doivent passer par une zone C pour rejoindre deux zones A. La multiplication des checkpoints entraine donc la necessaire recherche de routes alternatives, plus longues et difficiles.

LES COLONIES
Les Israeliens ont une perception differente de ce qui est une colonie au regard du droit international. Il faut distinguer les colonies ideologiques, comme celles d'Hebron, ou du Saint Bassin pres de la Vieille Ville de Jerusalem, des colonies economiques, comme Ariel ou Maale Adunim. Dans ces dernieres, les habitants ne se considerent pas comme des colons, et ils ne sont pas consideres par l'opinion publique israelienne comme tels. Pourtant, ils sont implantes largement a l'est de la ligne verte de 1967, mais beneficient d'une continuite territoriale avec Israel et d'infrastructures modernes fournies egalement par Israel. Ainsi, les habitants de Modiin Ilit (35 000 personnes) sont a une vingtaine de minutes de Tel Aviv. La tres bonne qualite du reseau routier deservant la Cisjordanie (pour les Israeliens) incitent a un mouvement vers l'est : les colons ne vivent pas l'enclavement. Sharon a par ailleurs entrepris une politique de modification de la signalisation routiere sur ces routes, avec un bannissement total de toute reference aux villages palestiniens longes ou approches. Les colons oublient ainsi toute trace de l'occupation.

Les colonies, dont certaines representent une seule maison prise par des colons (qui achetent a prix d'or des maisons de palestiniens isoles, par exemple par le Mur, avec des fonds provenant entre autres de Moskovitch ou d'Abramovitch, milliardaires russes et americains), permettent d'eviter a court et moyen terme la separation de Jerusalem Est pour devenir capitale d'un Etat palestinien.

MAALE ADUNIM
Maale Adunim est une immense colonie a l'est de Jerusalem. 33 000 personnes y vivent, en majorite des jeunes couples attires par le prix de l'immobilier et les conditions de vie. Les habitants ne paient pas de taxes pendant les 5 ans suivant leur arrivee, les appartement s'achetent ou se louent en moyenne 50% moins cher qu'a Jerusalem centre, l'eau leur est facturee au prix agricole (alors qu'on est en plein desert, la colonie regorge d'espaces verts, d'arbres et de fleurs...), les ecoles sont subventionnees et de bonne qualite... Autant d'argument qui attirent les jeunes menages. D'une surface plus importante que Tel Aviv (53km2 vs 51km2), les habitants de Maale Adunim consomment 5 fois plus d'eau que les Palestiniens alentour. L'objectif est de doubler le nombre d'habitants en 5 ans. Le Mur, en construction, englobe Maale Adunim et toutes les petites colonies autour, presque jusqu'a Jericho. Or ce trace menace la continuite territoriale d'un eventuel Etat Palestinien, le fractionnant entre le Nord et le Sud (sans oublier Gaza).

JERUSALEM
Jerusalem est fictivement separe par la ligne verte de 1967. C'est un point cle des negociations, car un Etat palestinien ne peut etre viable sans Jeursalem pour capitale (40% de l'economie palestinienne, notamment grace au tourisme). Tous les "quartiers juifs" a l'est de la ligne verte (a l'exception du quartier juif historique de la Vieille Ville) doivent etre consideres comme des colonies. Il y en a trois "cercles", qui separent Jerusalem de la Cisjordanie. Le premier concerne les maisons de particuliers dans et autour de la Vieille Ville. Un second est constitue de petites colonies au milieu des quartiers palestiniens de Jerusalem Est. Une colonie toute neuve, Nov Zion, avec vue sur la Vieille Ville, est entouree d'habitations palestiniennes. Pourtant, sur la publicite, la seule chose qu'on lit est "achetez un appartement a 10 minutes du Mur des Lamentations". Aucune trace du caractere doublement illegal (au regard du droit international et des accords d'Oslo) de l'implantation. Enfin, un troisieme cercle rassemble les grands blocs tels Maale Adounim ou Har Oma au sud.

Les habitants palestiniens de Jerusalem Est sont en difficulte. Alors qu'ils paient 32% des taxes de Jerusalem, leur territoire ne beneficie que de 8% des depenses de la Municipalite, destructions de maisons palestiniennes incluses. A l'Ouest, on trouve 36 piscines publiques. A l'Est, 0. Le contraste entre l'etat des routes est saisissant.

Les Palestiniens qui ont une carte d'identite de Jerusalem mais qui sont separes de la Ville par le Mur essaie de demenager a l'interieur du trace du Mur. Or, leurs demandes de permis (5000$) sont quasi-automatiquement refusees. Les nouveaux venus, commes les jeunes, construisent donc illegalement...et prennent le risque de voir leur maison detruite par l'armee. Alors que les villages palestiniens de Jerusalem Est sont satrues, Israel bloque des "zones vertes" entre ces villages, qui ne peuvent etre amenagees autrement qu'en espaces verts (pas d'agriculture). Or ces zones vertes representent 54% de Jerusalem Est. Avec la surface occupee par les colonies, il reste peu de place pour les Palestiniens (voir cartes).

DEUX ETATS?
La presence de plus de 400 000 Israeliens a l'est des frontieres de 1967 et l'encerclement de Jerusalem par des colonies rend impossible la solution de deux Etats independants. La solution d'un seul Etat commun n'a aucun echo en Israel. Reste la possibilite d'un Etat pratiquant l'apartheid, avec la domination d'un peuple sur l'autre.