Après les bombes à fragmentation et les bombes au phosphore, des bombes à l'uranium?
Des scientifiques du Programme de l'ONU pour l'Environnement (PNUE) auraient découvert des traces d'uranium dans des cratères creusés par des bombes israéliennes au Liban, selon une information du quotidien britannique The Independent. Attention, on parle d'uranium appauvri, pas de bombes nucléraires! Pourquoi utiliser l'uranium appauvri et pourquoi ça devrait être considéré comme un crime de guerre?
L'uranium est un métal très dur, qui, dans une bombe, permet de perforer blindages et bétons. Il s'enflamme à l'impact, créant un incendie très violent qui garantit la destruction de la cible. Lors de l'incendie, le métal se fragmente en très fine poussière...qui se diffuse au gré des vents, pénètre les organismes vivants et pollue l'eau. En outre, les carcasses détruites par l'Uranium Appauvri (UA) présentent une forte radioactivité. Utilisé lors de la Guerre du Golfe, puis dans les Balkans, l'UA pourrait être une des causes au "syndrome du Golfe" développé par bon ombre de vétérans US qui présentent des troubles neurobiologiques qui peuvent conduire au décès.
Il est avéré qu'Israël a utilisé des bombes à fragmentation et des bombes au phosphore au Liban, dans des zones civiles. Les premières, qui fonctionnent "à retardement", blessent ou tuent trois personnes par jour en ce moment même. Elles sont interdites par le droit international et par un accord qui lie Israël et les Etats-Unis selon lequel ces bombes (de fabrication américaine, bien sûr) ne doivent être utilisées que contre des "armées arabes organisées" ou "des cibles militaires clairement définies"...des notions floues. Les secondes, bombes incendiaires d'une rare violence (je vous mets pas de photo...), sont interdites par le Protocole III de la Convention sur la limitation de l'emploi de certaines armes classiques signé en 1983, selon lequel l'usage des bombes au phosphore est un crime de guerre. Israël et les Etats Unis ne sont pas signataires du Traité.
Israël joue toujours borderline, à la limite de l'acceptable d'un point de vue juridique, de manière à pouvoir produire une version des faits qui anihile la position internationale. Mais l'usage disproportionné et inhumain de la force, s'il n'amène pas les dirigeants israéliens au Tribunal Pénal International de La Haye, ne fait qu'augmenter le ressentiment des civils visés. Quel intérêt à ce qu'aujourd'hui, des bombes à fragmentation larguées pendant les trois derniers jours du conflit, alors qu'une sortie par les Nations Unies était évidente, dans des zones civiles, tuent encore?
Pour l'uranium, rendez-vous mi-novembre pour le résultat des analyses d'échantillons.
dimanche, octobre 29, 2006
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