dimanche, novembre 26, 2006
On ne refuse pas une maine tendue
Ce soir, de mon point de vue, deux bonnes nouvelles (au moins). Abbas, le Président de l'Autorité Palestinienne, a téléphoné à Omert pour lui annoncer un cessez-le-feu unilatéral à Gaza, résultat d'un accord (fragile) avec tous les groupes combattants palestiniens. Et Meshaal, le chef politique du Hamas (réfugié/basé/caché en Syrie), a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a menacé le monde d'une nouvelle Intifada si "le problème d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 n'était pas réglé dans les 6 mois".
Contradictoire? Pas vraiment. dans les deux cas, les Palestiniens font un très grand pas. Abbas (avec l'aide du PM Hanyeh) a réussi une fois de plus à convaincre les groupes de combattants qu'un cessez-le-feu entraînerait en retour des concessions israéliennes. De même, Meshaal parle des frontières de 1967...ce qui n'est pas nouveau, puisque dès son arrivée au gouvernement au début de l'année, le Hamas a proposé à Israël une "trêve de très long terme" pour peu qu'Israël se retire des territoires occupés en 1967. Le Hamas continue sa route vers la normalisation, comme l'OLP dans les années 1980.
Le problème, c'est que la normalisation de l'OLP à partir de 1989 (quand Arafat déclare à Paris que la charte de l'OLP est caduque) et tout au long des années 1990 (avec les accords d'Oslo notamment) a suscité un énorme espoir dans la population palestinienne...espoir déçu. Profitant des craquements de l'OLP sur la reconnaissance d'Israël, un mouvement plus intransigeant est né dès 1987 : le Hamas.
Où je veux en venir? Ici: si Israël ne prend pas la main que le Hamas lui tend, ou s'il la prend pour continuer à construire des colonies et à maintenir la pression sur les Territoires Occupés de l'autre main, un nouveau mouvement (ou un mouvement existant mais relativement marginal comme le Djihad Islamique), plus intransigeant, aura beau jeu de dénoncer les concessions faites par le Hamas pour tenter de le délégitimer...comme le Hamas a fait vis à vis de l'OLP.
Et on sera reparti pour 15 ans (et bien des morts des deux côtés) gâchés. Quand Meshaal parle "d'opportunité historique", on peut lui rétorquer qu'il y en a déjà eu tellement des opportunités historiques... Néanmoins, il faut garder ceci à l'esprit: chaque opportunité gâchée a pour conséquence une montée du niveau de frustration des palestiniens...et donc du niveau de violence.
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